Atlas des bourdons SAPOLL - SAPOLL Hommelatlas

author(s) : Morgane Folschweiller
06.V.2020

Cet extrait de l'Atlas des bourdons de Belgique et du nord de la France, ouvrage richement illustré, vous amène à la découverte des bourdons de la région transfrontalière franco-belge. Il présente et discute deux siècles d’observations, dont de nombreuses données récentes et des informations inédites dans certaines zones peu prospectées.

Ci dessous, vous découvrez les fiches descriptives et cartes de répartition pour les 31 espèces de bourdons connues du territoire transfrontalier.

Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet SAPOLL – Sauvons nos pollinisateurs – Samenwerken voor pollinators de la programmation Interreg V France-Wallonie-Vlaanderen. Ce travail et les recherches associées ont bénéficié du soutien financier du Fonds Européen de Développement Régional (FEDER) et de partenaires régionaux.

Citation : Folschweiller M., Hubert B., Rey G., Barbier Y., D’Haeseleer Y., Drossart M., Lemoine G., Proesmans W., Rousseau-Piot J.S., Vanappelghem C., Vray S., Rasmont P., 2020. Atlas des bourdons de Belgique et du nord de la France, 151pp.

Atlas des bourdons SAPOLL - SAPOLL Hommelatlas 

SAPOLL
Bombus sp.
Le jeu de données utilisée dans le cadre de cet atlas compte 197 120 spécimens sur une période allant de l’an 1810 au mois de mars 2019.

Au total, 31 espèces de bourdons ont été observées en Belgique et dans le nord de la France au cours de la période étudiée, dont 30 pour la Belgique et 29 pour le nord de la France.

On observe pour l’ensemble du territoire une diminution du nombre d’espèces passant de 31 pour la période antérieure à 1950 à 24 pour la période récente (2000 à 2019), soit la disparition de sept espèces : le bourdon velouté (Bombus confusus), le bourdon des Causses (Bombus cullumanus), le bourdon distingué (Bombus distinguendus), le bourdon fruitier (Bombus pomorum), le psithyre quadricolore (Bombus quadricolor), le bourdon souterrain (Bombus subterraneus) et le bourdon hirsute (Bombus wurflenii).

Il apparaît nettement que les zones les plus riches en bourdons sont situées au sud de la Belgique, en Lorraine, Ardenne et Fagne-Famenne-Calestienne et à l’est de la Campine. Ailleurs, la richesse spécifique est globalement homogène et la grande majorité des carrés UTM de 10 km abritent entre 6 et 10 espèces de bourdons.
En France, les zones qui abritent la plus grande richesse en espèces sont le littoral du Pas-de-Calais, l’Avesnois et la vallée de la Somme dans l’Amiénois. Cependant, il est à noter que de vastes territoires encore bien préservés n’ont pas été échantillonnés notamment dans les Ardennes, l’Aisne et l’Oise. Dans les secteurs les mieux prospectés du nord de la France (départements du Nord et du Pas-de-Calais), la majorité des carrés UTM abritent entre 6 et 10 espèces ce qui est similaire à ce qui est observé en Belgique en dehors des zones de forte diversité (hotspots).

Le phénomène de régression et de banalisation de la faune de bourdons, observé dans la plus grande partie de la zone transfrontalière, est si marqué qu’il transcende les frontières nationales et les différences d’effort d’échantillonnage.

Retrouvez une description et une analyse complète de ces données dans l'ouvrage intégral, disponible gratuitement en pdf.
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Bombus barbutellus FR: Le psithyre barbu; NL: Lichte koekoekshommel; DE: Bärtige Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique: HHR

Description.Le psithyre barbu est noir avec un large collare et un large scutellare de couleur jaune, chez la femelle comme chez le mâle. Le premier tergite porte du pelage jaune, les tergites 4 et 5 (6 chez le mâle) portent du pelage blanc à jaune avec un mélange de poils noirs au milieu. C’est le seul psithyre à présenter un large scutellare jaune. Malgré tout, il est important d’assurer son identification sur base de critères morphologiques comme par exemple les tubercules du sternite 6 chez la femelle ou les genitalia chez le mâle (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le psithyre barbu est présent depuis le Portugal et l’Irlande à l’ouest, jusqu’à l’Oural à l’est et depuis le sud de l’Espagne, la Sicile et le nord de l’Iran au sud, jusqu’au cercle arctique au nord de la Russie. Le psithyre barbu est une espèce peu abondante. En particulier, les femelles sont beaucoup moins communément observées que les mâles. Cela est probablement lié au fait que ces derniers butinent les fleurs, tandis que les femelles vivent et se nourrissent dans les colonies des espèces hôtes. Historiquement, l’espèce était bien présente en Basse et Moyenne Belgique, ainsi que dans le Nord. Les données récentes sont beaucoup moins nombreuses, mais on constate que malgré un effort d’échantillonnage nettement plus faible dans le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme qu’en Belgique, l’espèce y est plus régulièrement observée depuis les années 2000. Sa distribution actuelle reflète peut-être surtout les zones où ses espèces hôtes sont abondantes.
Écologie. Le psithyre barbu est plutôt inféodé aux milieux boisés.
Inquilinisme. Ce psithyre a pour hôtes le bourdon des jardins (Bombus hortorum) et le bourdon des friches (Bombus ruderatus) auxquels il ressemble superficiellement.
Préférences florales. Les femelles butinent rarement et se rencontrent plutôt lorsqu’elles recherchent les nids de leurs hôtes. Les mâles butinent principalement les chardons et plantes apparentées (Carduus spp., Centaurea spp., Cirsium spp., …).
Statut. La plupart des données concernent des observations antérieures à 1950. L’espèce est manifestement moins fréquente à l’heure actuelle. Ainsi, alors que les 616 spécimens observés avant 1950 constituaient plus d’un pour cent du total de bourdons, les 29 spécimens observés depuis 2000 n’en faisaient plus que 0,03 %. Les causes de sa raréfaction sont probablement multiples. Un des hôtes du psithyre barbu, le bourdon des friches (Bombus ruderatus) a presque disparu et l’autre, le bourdon des jardins, s’est fortement raréfié (Bombus hortorum). De ce fait, il est probable que la raréfaction du psithyre barbu reflète celle de ses hôtes. Par ailleurs, si les femelles ne semblent butiner que rarement, les mâles sont de fidèles visiteurs des chardons, dans les inflorescences desquels ils bivouaquent. L’échardonnage obligatoire de nos régions a probablement nui au psithyre barbu (Vray et al., 2017). L’espèce est classée en danger critique d’extinction (CR) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) et considérée de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). En effet, si le psithyre barbu s’est fortement raréfié dans le nord de la France et de la Belgique, ce n’est pas le cas dans beaucoup d’autres régions d’Europe et, par conséquent, ses risques d’extinction sont très faibles. Toutefois, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus bohemicus FR: Le psithyre bohémien; NL: Tweekleurige koekoekshommel; DE: Angebundene Kuckuckshummel;
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : NT ; Risque climatique: HHR

Description. Le psithyre bohémien est noir avec un large collare et tout au plus quelques poils jaunes au scutellare, chez la femelle comme chez le mâle. Les tergites 1 et 2 sont couverts de pelage noir, ainsi que la partie antérieure du tergite 3. La partie postérieure du tergite 3, les tergites 4 et 5 (et 6 chez le mâle) portent du pelage blanc mélangé de noir au milieu. Le plus souvent, les bords latéraux du tergite 3 portent quelques poils jaunes mélangés aux blancs. Il est nécessaire de recourir à des critères morphologiques (clé de Rasmont & Terzo, 2017) pour différencier cette espèce du psithyre vestale (Bombus vestalis). Cela implique notamment l’étude des proportions des premiers segments antennaires, du tergite 6 (chez la femelle) et des genitalia (chez le mâle).
Distribution. Ce psithyre est présent depuis le sud de l’Italie et le nord de l’Iran, jusqu’à la mer de Barents au nord et à l’ouest depuis l’Irlande jusqu’au Kamtchatka et le Canada à l’est. Le psithyre bohémien n’a jamais été une espèce abondante dans la région. Il est présent à peu près partout avec une nette préférence pour la Haute et la Moyenne Belgique. Ailleurs dans la région, il ne fait l’objet que d’observations rares et dispersées.
Écologie. Le psithyre bohémien est plutôt inféodé aux milieux boisés et a souvent été observé dans des landes en Wallonie.
Inquilinisme. Ce psithyre a pour hôtes le bourdon des forêts (Bombus lucorum) et probablement aussi le bourdon cryptique (Bombus cryptarum) et le bourdon large-collier (Bombus magnus).
Préférences florales. Les femelles butinent souvent les myrtilles (Vaccinium myrtillus) et le pissenlit (Taraxacum sp.) au printemps, tandis que les mâles sont fortement liés aux chardons et plantes apparentées (Carduus spp., Centaurea spp., Cirsium spp.), avec une préférence marquée pour les centaurées.
Statut. Pour un total de 982 spécimens observés, toutes périodes confondues, le nombre d’individus avant 1950 représentait 0,5 % de l’ensemble des bourdons. Son abondance relative a augmenté à 1,5 % entre 1950 et 2000 et est retombée à 0,25 % depuis 2000. On ne connaît pas les raisons de ces fluctuations bien que son hôte principal, le bourdon des forêts (Bombus lucorum), soit fortement raréfié depuis 1990. Étant donné que les mâles se nourrissent sur les chardons et dorment sur leurs inflorescences, l’échardon-nage obligatoire de nos régions a probablement nui à cette espèce (Vray et al., 2017). L’espèce est considérée quasi menacée (NT) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) et en préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus campestris FR: Le psithyre des champs; NL: Gewone koekoekshommel; DE: Feld-Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : VU ; Risque climatique: HHR

Description. Le psithyre des champs a une coloration extrêmement variable. La coloration la plus fréquente est basée sur un pelage noir avec un large collare jaune, un large scutellare de même couleur et les côtés des tergites 3, 4 et 5 (6 chez le mâle) jaunes. Il existe une forme entièrement noire avec les tergites 4 et 5 roux (attention aux confusions possibles avec le psithyre des rochers Bombus rupestris) et une autre complètement noire. Il est donc nécessaire de s’appuyer sur des critères morphologiques pour son identification, comme par exemple la conformation des bourrelets du sternite 6 chez la femelle ou la forme des genitalia chez le mâle (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Ce psithyre est présent depuis l’Irlande et le Portugal à l’ouest jusqu’à l’est de la Sibérie et au sud depuis l’Italie et la Turquie jusqu’au golfe de Botnie au nord. Le psithyre des champs est répandu à peu près partout dans la zone d’étude sans être très commun.
Écologie. Ce psithyre ne semble pas manifester de préférence écologique notable en dehors de la présence de ses hôtes.
Inquilinisme. Ce psithyre a pour hôte le plus souvent le bourdon des champs (Bombus pascuorum), mais aussi toutes les autres espèces des sous-genres Thoracobombus et Subterraneo-bombus.
Préférences florales. Pour les femelles les principales fleurs butinées sont les pissenlits (Taraxacum sp.) et les chardons (Carduus spp., Centaurea spp., Cirsium spp.). Pour les mâles la préférence est très nettement envers les chardons, mais aussi les Dipsacacées (Knautia spp., Succisa pratensis, Dipsacus spp.).
Statuts. Nous disposons de 2372 spécimens de psithyre des champs observés dans la zone d’étude. Dans la période antérieure à 1950, il représentait 2,43 % des effectifs de bourdons. Cette proportion est tombée à 0,71 % depuis. Même si son existence n’est pas menacée dans la région c’est une espèce en cours de raréfaction. Ses causes de déclin sont difficiles à identifier, car si la majorité de ses espèces hôtes se sont raréfiées ou ont disparu de la région, son hôte principal le bourdon des champs (Bombus pascuorum) semble bien se porter. Comme les mâles se nourrissent sur les chardons et dorment sur leurs inflorescences, l’échardonnage obliga-toire de nos régions a probablement nui à cette espèce (Vray et al., 2017). L’espèce est classée comme vulnérable (VU) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) et considérée comme étant de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).

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Bombus confusus FR: Le bourdon velouté ; NL : Boloog ; DE : Samthummel
Liste rouge européenne : VU ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique: HHHR

Description. La coloration la plus fréquente du bourdon velouté comporte un pelage entièrement noir avec les tergites 4, 5, 6 (7 chez le mâle) rouges. Il existe une forme de coloration très différente : la forme paradoxus (disparue depuis 1920) avec un pelage noir, un large collare jaune, un large scutellare jaune, les tergites 1 et 2 jaunes, les tergites 4 et 5 blancs et le tergite 6 roux. Son nom français vient de l’aspect velouté et régulier de son pelage qui est caractéristique. Par ailleurs le mâle se distingue de toutes les autres espèces de bourdons de la région par ses yeux très globuleux et son thorax particulièrement grand. Cette morphologie spéciale des mâles est à mettre en relation avec leur parade nuptiale très particulière. Au lieu de suivre des parcours de marquage phéromonal comme toutes les espèces de bourdons, ils se perchent sur un objet marqué et partent à la poursuite de tous les insectes volants qui entrent dans son territoire. La copulation n’a jamais été observée.
Distribution. Le bourdon velouté a une distribution couvrant l’Europe continentale. Plus précisément, on le trouve de l’ouest depuis la région de Bordeaux jusqu’à la Sibérie occidentale à l’est et au sud depuis les Pyrénées jusqu’à la région de Saint-Pétersbourg au nord. Ce bourdon a toujours été rare dans la région, mais il était présent un peu partout jusqu’à sa disparition totale.
Écologie. Le bourdon velouté est une espèce de milieux ouverts. En Belgique et dans le nord de la France, il était plutôt inféodé aux pelouses sèches plus ou moins piquetées de buissons.
Inquilinisme. Cette espèce n’est impliquée dans aucune relation inquiline connue.
Préférences florales. Les femelles ont une préférence très marquée pour les Fabacées, surtout les trèfles (Trifolium spp.). Elles profitaient donc fortement de la tête de rotation agricole traditionnelle avant l’introduction massive des engrais azotés. Les mâles butinent exclusivement les chardons (Cardueae).
Statuts. Le bourdon velouté n’est connu dans la région que de 148 spécimens dont la grande majorité a été observée avant 1950 et les deux derniers spécimens ont été vus en 1957 dans la province de Liège et en 1971 dans le département de la Marne. Cette espèce a disparu depuis lors de la zone d’étude. L’espèce est classée comme régionalement éteinte (RE) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) et vulnérable (VU) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). En effet s’il a disparu de nombreux pays, il reste abondant dans certaines régions d’Europe Centrale ou d’Europe de l’Est et son risque d’extinction totale est somme toute assez faible. Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHHR, « extremely high climate change risk »). Toutefois les menaces les plus immédiates qui pèsent sur cette espèce semblent surtout liées à la disponibilité des ressources florales dans l’espace agricole et à la structure du paysage plutôt qu’au changement climatique.

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Bombus cryptarum FR : Le bourdon cryptique ; NL : Wilgenhommel ; DE : Kryptarum-Erdhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : EN ; Risque climatique : PR

Description. La coloration du bourdon cryptique comporte un pelage typique du sous-genre Bombus sensu stricto c’est-à-dire largement noir, avec les tergites 5 et 6 blancs (7 chez le mâle), une bande jaune au tergite 2 et une bande jaune fortement mélangée de noir au collare. Le caractère le plus typique de la robe de la femelle est la zone entre la partie supérieure de la bande jaune du collare et ses parties latérales, où se trouve une frange de poils noirs dessinant un « S » (mieux visible chez les reines). Chez certains spécimens, par exemple dans l’est de notre zone d’étude, le pelage jaune peut-être beaucoup plus abondant (sous-espèce reinigianus Rasmont). Dans ce cas la bande noire en forme de « S » peut-être à peine visible (mais toujours présente). Les mâles ont le pelage de la tête presque entièrement noir avec typiquement 2 petites touffes de poils jaunes près de la base des antennes. L’identification de cette espèce reste malgré tout délicate afin de la distinguer des autres espèces du sous-genre Bombus sensu stricto comme le bourdon terrestre (Bombus terrestris), le bourdon des forêts (Bombus lucorum) ou le bourdon large-collier (Bombus magnus) et nécessite un examen approfondi de l’individu (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon cryptique est très largement réparti dans les zones tempérées boréales et arctiques de l’hémisphère nord. On le trouve en Europe depuis l’Irlande à l’ouest jusqu’à l’Oural à l’est et depuis le Massif central, les Balkans et le Caucase au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Hors de l’Europe, on le trouve dans toute la Sibérie, en Alaska et au nord-ouest du Canada. Il est présent un peu partout dans la région d’étude, presque toujours dans des landes riches en bruyères (Calluna vulgaris, Erica tetralix…) et en myrtilles (Vaccinium myrtillus). Il est toutefois possible de trouver l’espèce dans des localités où son habitat ou ses plantes de prédilection sont absents. L’espèce est nettement plus abondante dans les zones de plus haute altitude comme l’Ardenne.
Écologie. Le bourdon cryptique est principalement lié aux milieux riches en Ericacées, ce qui correspond dans notre région à des landes atlantiques. Toutefois, il peut aussi être présent en milieu suburbain dans les jardins ornés de rhododendrons (Rhododendron sp.) et de diverses bruyères (Éricacées). C’est le cas en Flandre ou dans le nord de la France où il a été observé à plusieurs reprises dans les localités où son habitat de prédilection était absent.
Inquilinisme. Les relations inquilines de cette espèce ne sont pas très bien connues, mais impliquent probable-ment le psithyre bohémien (Bombus bohemicus).
Préférences florales. Les principales plantes butinées par les femelles sont les myrtilles (Vaccinium myrtillus) et la callune (Calluna vulgaris). Les mâles butinent aussi l’épilobe en épi (Epilobium angustifolium).
Statuts. Le nombre total de spécimens connus pour la zone est de 1780 soit 0,9 % des effectifs totaux de bourdons. On remarque toutefois qu’avant 1950 il représentait 0,88 % des effectifs, puis 3,25 % des effectifs entre 1950 et 2000 et seulement 0,15 %, des effectifs après 2000. Cette diminution drastique de l’abondance relative de cette espèce justifie son classement comme d’espèce en danger d’extinction (EN) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, elle est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014) et Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce n’est que potentiellement menacée par le risque climatique à l’échéance de 2100 (indice PR, « potential climate change risk »).

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Bombus cullumanus FR : Le bourdon des Causses ; NL : Waddenhommel
Liste rouge européenne : CR ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHR

Description. La robe du bourdon des Causses est entièrement noire avec les tergites 4 à 6 (7 chez le mâle) de couleur rouge. Le mâle est orné de beaucoup de pelage jaune à la tête, au collare, au scutellare et à l’avant de l’abdomen. L’espèce ressemble donc ainsi très largement au bourdon des pierres (Bombus lapidarius) qui est beaucoup plus abondant. La robe ne permet pas de les distinguer et il est nécessaire de contrôler certains critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) comme le métabasitarse (chez les femelles) ou les genitalia (chez les mâles). La présence potentiellement cryptique du bourdon des Causses dans la région impose de vérifier attentivement tous les spécimens de bourdon des pierres.
Distribution. La distribution originale du bourdon des Causses s’étendait du sud de l’Angleterre à l’ouest jusqu’à la Sibérie Occidentale à l’est, et depuis le nord de la péninsule ibérique et le nord de la Turquie au sud jusqu’à la partie méridionale de la Suède au nord. Toutefois, cette très vaste distribution ne comporte en réalité qu’un très petit nombre de stations dans lesquelles l’espèce a été plus ou moins abondante. On distingue 3 sous-espèces, dont la sous-espèce nominale, occidentale, qui ressemble au bourdon des pierres (Bombus lapidarius). Cette dernière a progressivement disparu de chacune de ses stations d’Europe de telle sorte que dans les années 1990 elle ne restait plus présente que dans les Pyrénées orientales et les régions des Causses du Massif central. Ces dernières populations des Pyrénées et des Causses semblent s’être éteintes au début des années 2000. Toutefois, on pourrait s’attendre à la redécouverte de population reliques dans ces régions. Dans la zone d’étude, le bourdon des Causses n’a été trouvé qu’en Belgique et ses dernières observations datent de 1918 à Bruxelles et dans le Brabant wallon.
Écologie. L’espèce est nettement liée aux milieux ouverts d’apparence steppique. Ceux-ci comportaient jadis, pour la sous-espèce nominale, des landes calcaires maritimes (ex. Suède, Angleterre) et des pelouses sèches (ex. Belgique et Pays-Bas, Massif central, Pyrénées).
Inquilinisme. Rien n’est connu à ce sujet pour le bourdon des Causses.
Préférences florales. On n’a pas de données sur les préférences florales du bourdon des Causses dans la région. Toutefois ailleurs en Europe les femelles butinaient essentiellement les Fabacées et les mâles essentiellement les chardons (Cardueae).
Statuts. Nous ne disposons que de 6 spécimens connus pour la zone d’étude, observés entre 1915 et 1918. L’espèce est considérée éteinte régionalement (RE) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) et en danger critique d’extinction (CR) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Il a en effet disparu de la plupart des pays où il existait au début du XXe siècle. Il ne subsiste plus maintenant qu’en Espagne et dans l’est de la Russie où il est fort rare. Même si l’on découvrait encore quelques populations reliques dans son ancienne aire de distribution, il est probable que le nombre total de reproducteurs survivants soit extrêmement faible (peut-être inférieur à une centaine de spécimens) et l’extinction prochaine de cette espèce est très probable. D’un point de vue écologique, l’extrême raréfaction de l’espèce a certainement résulté de la fragmentation de ses milieux favoris et surtout de la baisse de la disponibilité de ses ressources florales (Fabacées et chardons). Pour finir, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus distinguendus FR : Le bourdon distingué ; NL : Gele hommel ; DE : Deichhummel
Liste rouge européenne : VU ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHR

Description. Le bourdon distingué est une espèce très facilement reconnais-sable. En effet, il présente un pelage largement brun-doré, velouté, avec une bande interalaire noire. Le nom « distingué » provient de l’aspect très propre et lisse de son pelage. Seuls les spécimens au pelage abîmé pourraient mener à des confusions avec d’autres espèces. Dans ce cas, il est important de recourir à l’examen de critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon distingué est une espèce à très large distribution s’étendant de l’Écosse à l’ouest jusqu’à l’Alaska à l’est et depuis les Carpates au sud jusqu’au-delà du cercle arctique vers le nord. L’espèce existait un peu partout en Belgique et dans le nord de la France sans n’avoir jamais été abondante nulle part. Parmi les dernières données il est remarquable qu’il ait été observé en 1953 à Beersel (dans la banlieue de Bruxelles), en 1971 dans la banlieue d’Anvers et en 1976 dans la banlieue de Gembloux. Il n’est pas exclu que la tradition populaire bien implantée à l’époque, de l’élevage du lapin, et pour cela de la culture du trèfle incarnat, ait pu jouer un rôle dans cette distribution sinanthrope (Rasmont comm. pers.).
Écologie. Dans la plus grande partie de sa distribution mondiale, le bourdon distingué ne semble pas lié à des biotopes particuliers. On le trouve indifféremment sur les pelouses, clairières, forêts clairsemées et les milieux périurbains.
Inquilinisme. Nous n’avons pas d’informations sur les relations inquilines de cette espèce.
Préférences florales. On n’a que peu d’information sur les préférences florales du bourdon distingué dans notre région, sinon que les mâles butinent préférentiellement sur les chardons (Cardueae). En dehors de la zone d’étude, il est clair que les reines et les ouvrières ont une très forte préférence pour les Fabacées et surtout les trèfles (Trifolium spp.) tandis que les mâles choisissent presque toujours les chardons.
Statuts. Parmi les 726 spécimens observés, les 3 dernières observations remontent aux années 50 et 70. L’espèce est considérée comme éteinte régionalement (RE) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). De plus, le bourdon distingué est classé comme vulnérable (VU) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Il a disparu de nombreux pays, mais reste abondant dans certaines régions d’Europe Centrale ou d’Europe de l’Est et son risque d’extinction totale n’est pas critique pour l’instant. Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »). Toutefois, les menaces les plus immédiates qui pèsent sur cette espèce semblent surtout liées à la disponibilité des ressources florales dans l’espace agricole et à la structure du paysage plutôt qu’au changement climatique.
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Bombus hortorum FR : Le bourdon des jardins ; NL : Tuinhommel ; DE : Gartenhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon des jardins se caractérise d’un point de vue morphologique par une très longue langue et une tête fortement allongée. Sa coloration comporte une base de pelage noir avec une bande jaune au collare, une bande jaune au scutellare, le tergite 1 et la base du tergite 2 à pelage jaune et des tergites 4 et 5 (6 chez le mâle) à pelage blanc. Il a la même coloration que le bourdon des friches (Bombus ruderatus) dont il se distingue par l’examen de critères morphologiques et l’observation de la régularité du pelage (voir Rasmont & Terzo, 2017). Les confusions sont nombreuses. D’autre part, il existe une forme mélanique (forme nigricans Schmiedeknecht) dont le pelage est fortement entremêlé de noir dans toutes les zones habituellement jaunes, ce qui lui donne un aspect très sombre avec le bout de l’abdomen blanc.
Distribution. Le bourdon des jardins est présent dans toute la zone d’étude et y constitue l’une des espèces les plus abondantes. Toutefois, cette abondance peut fluctuer d’une année à l’autre et certaines années il est très peu observé.
Écologie. Le bourdon des jardins est bien connu comme un bourdon plutôt forestier. On peut le trouver sous le couvert forestier et dans les clairières et lisières.
Inquilinisme. L’espèce inquiline habituelle du bourdon des jardins est le psithyre barbu (Bombus barbutellus).
Préférences florales. Dans nos régions, les fleurs préférées des reines de bourdon des jardins sont les lamiers (Lamium spp.), le trèfle des prés (Trifolium pratense), la consoude officinale (Symphytum officinale), le chèvrefeuille (Lonicera sp.) et la digitale pourpre (Digitalis purpurea). Les ouvrières butinent aussi fréquemment la vipérine commune (Echium vulgare). Quant aux mâles, ils fréquentent le trèfle des prés (Trifolium pratense), mais aussi l’épilobe en épis (Epilobium angustifolium), la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) et les chardons (Cardueae). Malgré ces préférences assez marquées, le bourdon des jardins est plutôt opportuniste : il butine la plupart des fleurs disponibles pourvu qu’elles présentent une corolle allongée bien adaptée à sa morphologie particulière.
Statuts. L’effectif total de l’espèce est assez élevé avec 11 183 spécimens, soit 5,66 % de l’effectif total de bourdons de la région. Cependant, ses populations ont notablement régressé puisqu’il représentait 9,32 % des effectifs avant 1950 et ne représente aujourd’hui plus que 4 % des effectifs (après 2000). Cette régression notable de son abondance explique qu’il soit considéré comme quasi menacé (NT) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, l’espèce est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014). Enfin, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HR, « high climate change risk »).
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Bombus humilis FR : Le bourdon variable ; NL : Heidehommel ; DE : Veränderliche Hummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique : HHR

Description. Comme son nom l’indique, la coloration du bourdon variable comporte de nombreuses variations. Les formes les plus fréquentes dans notre région d’étude comportent : (1) pour la forme staudingerioides (Reinig) une robe à pelage presque entièrement brun ou brunâtre avec le tergite 6 (7 chez le mâle) avec des crins noirs et toujours au moins quelques poils noirs entremêlé au pelage brun en avant du thorax ; (2) pour la forme tristis (Seidl) un pelage à prédominance noire avec les tergites 4 et 5 roux et le tergite 6 (7 chez le mâle) à crins noirs ; (3) pour la forme humilis (Panzer = forme notomelas) un pelage presque entièrement gris avec une grande tache de poils noirs au milieu du thorax et le tergite 6 (7 chez le mâle) à crins noirs. Chez toutes les formes, on trouve sur le tergite 2 de nombreux poils brun café au lait entremêlés. La présence conjointe de cette bande de poils et du tergite 6 (7 chez le mâle) à crins noirs est très caractéristique de l’espèce dans notre région.
Distribution. Le bourdon variable a une très large distribution puisqu’on le trouve depuis l’ouest de la péninsule ibérique et des îles britanniques jusqu’à l’extrême est de la Sibérie, et depuis le sud des péninsules ibérique, italienne et balkanique jusqu’au nord aux environs du 60e parallèle. Dans la zone étudiée, il était présent dans une large partie de manière très dispersée en évitant notablement toutes les zones maritimes. Quasiment toutes les stations où l’espèce a été observée au début du XXe siècle ont vu leurs populations s’éteindre. Le bourdon variable ne subsiste plus à l’heure actuelle qu’en Lorraine belge et dans le département des Ardennes. Dans le reste de la région Grand Est, il semble aussi abondant dans les Vosges, l’Alsace et la Lorraine. En juin 2019 (hors période couverte par cet atlas donc non représentée sur la figure 35), une population comptant plusieurs reines de bourdon variable a été découverte dans l’Aisne (02), sur le camp militaire de Sissonne. Il s’agit de la seule mention récente de l’espèce pour les Hauts-de-France.
Écologie. Le bourdon variable semble particulièrement apprécier les pelouses maigres sèches piquetées de buissons ou de petits arbres. Par ailleurs, il paraît marquer une préférence pour les végétations calcicoles.
Inquilinisme. L’espèce est connue pour abriter le psithyre des champs (Bombus campestris). Il peut aussi former des colonies mixtes avec le bourdon vétéran (Bombus veteranus) et le bourdon grisé (Bombus sylvarum).
Préférences florales. On n’a que peu de données florales pour cette espèce dans la région étudiée. On peut noter toutefois une certaine préférence pour les trèfles (ex. Trifolium pratense) et la vipérine commune (Echium vulgare). À plus large échelle, Rasmont (1988) indique une préférence marquée de cette espèce pour les Lamiacées.
Statuts. Avec 956 spécimens, le bourdon variable compte pour 0,48 % de l’ensemble des bourdons de la région. Toutefois avant 1950 il constituait 1,46 % de l’effectif tandis que depuis 2000 il ne compte plus que pour 0,07 % de l’effectif, soit une réduction considérable de son abondance relative. Parmi les menaces qui pèsent sur cette espèce, il y a les pratiques abusives du désherbage et la disparition de son habitat. Il est considéré en danger critique d’extinction (CR) dans la liste rouge des abeilles de Belgique tandis qu’à l’échelle continentale il est considéré comme non menacé (LC - Nieto et al., 2014). De plus, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus hypnorum FR : Le bourdon des arbres ; NL: Boomhommel ; DE : Baumhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon des arbres présente une robe très caractéristique avec un pelage de base noir, le dessus du thorax à pelage brun plus ou moins entremêlé de noir et les tergites 4 et 5 (6 chez le mâle) au pelage blanc. Chez les mâles, le plus souvent, le tergite 1 est couvert de poils bruns. Ceci constitue la sous-espèce ericetorum (Panzer), seule présente dans la région.
Distribution. Le bourdon des arbres est présent partout dans la zone étudiée. Sa distribution générale s’étend de l’Islande à l’ouest jusqu’au Japon à l’est. Au sud sa répartition démarre des montagnes des Balkans et des Pyrénées et au nord elle va au-delà du cercle arctique. Sa présence le long des côtes ouest de la France, dans les îles britanniques et l’Islande n’est que récente. Elle est arrivée dans les îles britanniques dans les années 2000 et a rapidement colonisé tout le territoire. Elle est ensuite arrivée en Islande où elle s’est répandue de même. Il semble donc que cette espèce (en tout cas la sous-espèce ericetorum) a une très forte capacité d’expansion. Cette expansion rapide est probablement liée à l’agrandissement progressif des milieux suburbains que ce bourdon affectionne. Dans la zone d’étude, le bourdon des arbres est largement répandu.
Écologie. Ce bourdon semble affectionner particulièrement les forêts ou les milieux suburbains. La nidification de l’espèce est particulière puisque c’est l’une des rares à nicher systématiquement dans les cavités de bois (arbres creux par exemple). Il peut aussi s’installer dans de multiples cavités artificielles, par exemple vides sanitaires, combles des toits... En outre, il profite nettement de l’installation des nichoirs à oiseaux qu’il détourne à son profit.
Inquilinisme. L’espèce a pour inquiline usuel le psithyre norvégien (Bombus norvegicus).
Préférences florales. Le bourdon des arbres est une espèce généraliste. Toutefois, la majorité des observations de butinage de reines, ouvrières et mâles, concernent les ronces (Rubus spp.) et les framboisiers (Rubus idaeus). On les trouve aussi en abondance sur la consoude officinale (Symphytum officinale) et diverses espèces de groseilliers (Ribes spp.). Par ailleurs, l’espèce semble être plutôt opportuniste tout en choisissant généralement des fleurs à corolle courte.
Statuts. Avec 10 228 spécimens cette espèce constitue 5,18 % de l’effectif total de bourdons de la zone. Toutefois, alors qu’il ne constituait avant 1950 que 1,96 % des effectifs, depuis 2000 il en constitue 7,24 % soit un quasi quadruplement de son abondance relative. Ceci est cohérent avec sa préférence pour les milieux suburbains, eux même en forte expansion. Le bourdon des arbres ne semble pas menacé à l’heure actuelle et est classé en préoccupation mineure (LC) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019) ainsi qu’à l’échelle continentale (Nieto et al., 2014). Toutefois, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HR, « high climate change risk »).

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Bombus jonellus FR : Le bourdon des landes ; NL: Veenhommel ; DE : Heidehummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : VU ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon des landes ressemble fortement par sa coloration au bourdon des jardins (Bombus hortorum). Toutefois, alors que le bourdon des jardins a une très longue langue et une tête allongée, le bourdon des landes a une langue moyenne et une tête plus courte. On peut distinguer la sous-espèce jonellus (Kirby), qui a des poils roux au niveau des corbeilles, de la sous-espèce martes Gerstecker qui a des poils noirs aux corbeilles. Cette dernière est plus fréquente à l’est du territoire, donc en Ardenne.
Distribution. La distribution générale de cette espèce est très vaste et circumboréale, en effet on la trouve de l’Islande à l’ouest jusqu’à la Sibérie, l’Alaska et le Canada à l’est. Dans la zone étudiée il est présent un peu partout, mais il est très rare dans l’ouest et le sud de la zone tandis qu’il est beaucoup plus abondant en Campine (provinces d’Anvers et du Limbourg) et en Ardenne (provinces du Luxembourg et de Liège). Ailleurs, il est présent en tout petit nombre dans des sites isolés pouvant aller jusqu’aux côtes de la Manche.
Écologie. La distribution mondiale principale du bourdon des landes est celle de la forêt boréale (taïga), dont le sous-bois est très largement composé d’Éricacées. Dans la région, c’est dans les landes atlantiques qu’il trouve son milieu d’élection. On peut noter qu’il n’est présent dans ce genre de milieu qu’à la condition que plusieurs espèces d’Éricacées soient présentent conjointement (Calluna vulgaris, Vaccinium myrtillus, Vaccinium vitis-idaea, Erica tetralix…). Ceci inclut non seulement les milieux périphériques des tourbières acides, mais aussi les tourbières alcalines. Le long du littoral en Pas-de-Calais (Rey, 2019) et en Flandre, le bourdon des landes peut aussi être trouvé dans des tourbières alcalines et marais où les Éricacées sont absentes. Les habitats présents dans ce contexte correspondent davantage à ceux occupés par l’espèce au Royaume-Uni (Falk & Lewington, 2015 ; Else & Edwards, 2018), dans l’ouest de la France (Mahé, 2015 ; Saguot & Mouquet, 2016) ou en Zélande (Pays-Bas). Par rapport à l’ensemble des bourdons, le bourdon des landes a une phénologie atypique avec un cycle très court et bivoltin. En effet les reines émergent très tôt au printemps et fondent très rapidement leur colonie. Ces colonies produisent des individus sexués dès le mois de mai. Il y a alors une seconde génération, laquelle produit des sexués au mois d’août.
Inquilinisme. Il n’y a pas de données fiables concernant l’inquilinisme de cette espèce dans la région étudiée.
Préférences florales. Les fleurs principales butinées par ce bourdon sont la myrtille (Vaccinium myrtillus), la callune (Calluna vulgaris), la bruyère à quatre angles (Erica tetralix), mais aussi les saules (Salix spp.), la bourdaine (Frangula alnus) et les pissenlits (Taraxacum spp).
Statuts. Dans la région on connaît 1 096 spécimens, soit 0,55 % de l’effectif total de bourdons. L’espèce constituait 0,5 % de l’effectif total avant 1950, elle a ensuite marqué une régression très marquée entre 1950 et 2000 où elle ne constituait que 0,09 % de l’effectif recensé. Cet effectif semble s’être reconstitué depuis 2000 et le bourdon des landes compte pour 0,74 % de l’effectif des bourdons de la zone. Ces fortes fluctuations d’abon-dance justifient son classement comme vulnérable (VU) en Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, il est considéré comme étant de préoccupation mineure (LC - Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique (indice HR, « high climate change risk ») ce qui est cohérent avec la forte sensibilité de cette espèce boréale aux chocs thermiques (Zambra et al., submitted).
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Bombus lapidarius FR : Le Bourdon des pierres ; NL: Steenhommel ; DE : Steinhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HHR

Description. Le bourdon des pierres a un pelage noir avec l’extrémité abdominale rouge. Les mâles ont très généralement la face jaune ainsi que des bandes jaunes plus ou moins larges au thorax. Il est en général facile à identifier, toutefois chez les femelles il faut se méfier de la ressemblance avec les autres bourdons noirs à cul-rouge, comme le bourdon des Causses (Bombus cullumanus), le bourdon rudéral (Bombus ruderarius) et le bourdon danois (Bombus soroeensis), plus communs. De même chez les mâles les spécimens les plus clairs peuvent aussi être confondus avec les mâles les plus sombres du bourdon des prés (Bombus pratorum). L’examen de critères morphologiques est nécessaire (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) afin de s’assurer qu’il s’agit bien du bourdon des pierres.
Distribution. Le bourdon des pierres a une distribution qui s’étend de la péninsule ibérique et les îles britanniques à l’ouest jusqu’en Russie à l’est et depuis l’Atlas marocain au sud jusqu’au cercle arctique au nord de la Fennoscandie. Dans la région il est largement réparti, mais son abondance peut fortement fluctuer d’une année à l’autre.
Écologie. Dans la zone étudiée, le bourdon des pierres se montre ubiquiste.
Inquilinisme. Son inquiline habituelle est le psithyre des rochers (Bombus rupestris), lequel est nettement plus rare.
Préférences florales. Cette espèce est particulièrement généraliste quant à ses choix floraux. On peut cependant noter que les reines butinent plus volontiers le colza (Brassica napus), les centaurées (Centaurea spp.), les lotiers (Lotus spp.) les chardons (Cardueae) et le pissenlit (Taraxacum spp). Les ouvrières favorisent les centaurées et chardons, les lotiers et les trèfles (Trifolium spp.). Pour les mâles, les fleurs préférées sont essentiellement les centaurées et autres chardons.
Statuts. Avec 38 092 spécimens observés, le bourdon des pierres est le deuxième bourdon le plus abondant dans la zone considérée, représentant 19,38 % de l’effectif total. On remarque toutefois qu’avant 1950 il ne constituait « que » 15,78 % de l’effectif, depuis 2000 il constitue 23,24 % de l’effectif de bourdons recensés. Aujourd’hui, il tient donc la seconde place en termes d’abondance derrière le bourdon de champs (Bombus pascuorum). Le maintien de cette espèce de bourdon est probablement lié, entre autres, à sa capacité d’adapter ses choix floraux, comme cela a été constaté par Roger et al. (2016) pour la période du siècle dernier. Le bourdon des pierres ne semble donc pas menacé à l’heure actuelle et est évalué comme étant de préoccupation mineure (LC) à l’échelle belge (Drossart et al., 2019) ainsi qu’à l’échelle continentale (Nieto et al., 2014). Cependant, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus lucorum FR : Le bourdon des forêts ; NL: Veldhommel ; DE : Helle Erdhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : NT ; Risque climatique : HR

Description. La robe du bourdon des forêts suit le modèle typique du sous-genre Bombus sensu stricto c’est-à-dire une base de pelage noir avec un large collare jaune et au tergite 2 et les tergites 4 et 5 blancs. Chez les mâles, la coloration est beaucoup plus variable. Elle comporte toujours sur la tête un pelage largement jaune, plus ou moins entremêlé de pelage noir. Sur le thorax, un pelage jaune avec une large bande interalaire noire et avec, sur le dessus du thorax, une majorité de poils à pointe grise, donnant un aspect grisonnant (caractère très typique). Le pelage de l’abdomen comporte en général les 2 premiers tergites jaunes et les tergites 4 à 6 blancs. Les mâles de cette espèce sont faciles à identifier. Par contre, les reines et ouvrières peuvent être presque impossibles à distinguer de celles du bourdon terrestre (Bombus terrestris), du bourdon cryptique (Bombus cryptarum) et du bourdon large-collier (Bombus magnus). L’examen de caractères morphologiques (voir clé de Rasmont et Terzo, 2017) est nécessaire et l’identification des ouvrières nécessite une longue expérience. Même alors les risques d’erreurs sont non négligeables.
Distribution. La distribution générale du bourdon de forêts s’étend depuis l’Islande à l’ouest jusqu’à la Sibérie orientale à l’est. Au sud, on la trouve dans le nord de l’Iran, et au nord jusqu’au-delà du cercle arctique. Dans la zone d’étude, le bourdon des forêts est largement réparti.
Écologie. Le bourdon des forêts est presque ubiquiste, toutefois il montre une nette préférence pour les milieux boisés ou les lisières.
Inquilinisme. Le bourdon des forêts est très fréquemment parasité par le psithyre bohème (Bombus bohemicus). En outre, le bourdon terrestre (Bombus terrestris) tue fréquemment la reine de bourdon des forêts pour prendre sa place dans la colonie tout juste établie.
Préférences florales. Ses fleurs butinées sont très diverses. Les reines butinent volontiers le colza (Brassica napus), la consoude officinale (Symphytum officinale), diverses airelles (Vaccinium spp.), le lierre terrestre (Glechoma hederaceae), le rhododendron des parcs (Rhododen-dron ponticum), et les groseilliers (Ribes spp.). Quant aux mâles, on les retrouve en abondance sur la callune, les centaurées, l’origan (Origanum vulgare), les ronces (Rubus spp.), l’épilobe en épi (Epilobium angustifolium), l’eupatoire chanvrine (Eupatorium cannabinum) et les chardons (Cardueae).Il est très diversifié dans ses choix floraux et a l’air pratiquement opportuniste.
Statuts. Dans la zone, on compte 6 395 spécimens observés soit 3,24 % de l’effectif total des bourdons. Toutefois, il ne constitue que 1 % de l’effectif avant 1950 (ceci pourrait être le résultat des difficultés d’identification du matériel ancien). De manière caractéristique, l’espèce était très abondante entre 1950 et 2000 (9,42 % de l’effectif de bourdons) et depuis 2000 il ne constitue plus que 2,48 % des effectifs, son abondance relative ayant donc diminué d’un facteur 4. Selon l’expérience du dernier auteur (P. Rasmont), alors que dans les années 1980 il était présent dans toutes les stations en grand nombre, depuis 2000 il est en général minoritaire remplacé, semble-t-il, par le bourdon terrestre (Bombus terrestris). Le bourdon des forêts est considéré comme quasi menacé (NT) en Belgique (Drossart et al., 2019) et reste de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique (indice HR, « high climate change risk »).
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Bombus magnus FR : Le bourdon large-collier ; NL: Grote veldhommel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : EN ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon large-collier possède lui aussi une robe caractéristique du sous-genre Bombus sensu stricto, avec une base de pelage noir, un large collare jaune, le tergite 2 jaune et les tergites 4 et 5 blancs. Cependant chez cette espèce les reines sont plus aisément reconnaissables car elles possèdent un collier jaune particulièrement large et qui descend très bas sur les flancs du thorax. Par ailleurs, l’extrémité abdominale, au lieu d’être blanc pur comme chez le bourdon des forêts (Bombus lucorum) et le bourdon cryptique (Bombus cryptarum), a une teinte légèrement brun-rose. Les mâles ressemblent très fortement à ceux du bourdon des forêts, avec moins de pelage jaune sur la tête. En cas de doute, l’examen de critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) est nécessaire. Les ouvrières, comme toutes celles du sous-genre Bombus sensu stricto sont largement indéterminables et seules les ouvrières les plus typiques peuvent être isolées.
Distribution. Le bourdon large-collier a une aire de répartition générale allant depuis l’ouest des îles britanniques (Irlande) jusqu’au-delà à de la longitude de Moscou à l’est, en Russie et du nord de la péninsule ibérique jusqu’au cercle polaire. Régionalement, ce bourdon a une distribution qui rappelle quelque peu celle du bourdon des landes (Bombus jonellus), tout en étant strictement inféodé aux landes à éricacées. En effet, on le trouvait un peu partout en Belgique et il n’existe qu’une donnée antérieure à 2000 dans le nord de la France dans l’Oise. À l’heure actuelle, on ne le trouve plus que dans les landes de la Campine (Anvers, Limbourg). Quelques observations isolées ont aussi été réalisées dans l’ouest de la Belgique et le nord de la France où il semble extrêmement rare.
Écologie. Cette espèce est nettement associée aux landes atlantiques sur l’ensemble de sa distribution. Il ne se trouve en pratique que dans les landes comportant de multiples espèces d’Éricacées, auxquelles il est encore plus strictement associé que le bourdon des landes (Bombus jonellus).
Inquilinisme. On sait peu de choses concernant l’inquilinisme de cette espèce.
Préférences florales. Parmi les fleurs butinées, on remarque pour les reines la callune (Calluna vulgaris), le rhododendron des parcs (Rhododendron ponticum) et les myrtilles (Vaccinium myrtillus). Les ouvrières butinent préférentiellement la bruyère à quatre angles (Erica tetralix), les myrtilles et les genêts à balais (Cytisus scoparius). Enfin, les mâles ont des choix marqués pour la callune et la bruyère à quatre angles. On peut remarquer que le bourdon à large collier s’est bien adapté au rhododendron des parcs présent dans les jardins.
Statuts. Un total de 1 092 spécimens de bourdons large-collier ont été observés dans la zone étudiée, soit 0,55 % de l’effectif total de bourdons. Avant 1950, l’effectif constituait 0,82 % des bourdons de la région, il est tombé à une proportion de 0,16 % entre 1950 et 2000 et semble s’être reconstitué depuis 2000 avec 0,53 % des effectifs. L’espèce a cependant complètement disparu de l’Ardenne et de la région Bruxelloise. Seuls quelques points isolés restent dans le nord de la France et dans l’ouest de la Belgique. Le bourdon large-collier est classé comme espèce en danger d’extinction (EN) en Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne il est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014). Enfin, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HR, « high climate change risk »).

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Bombus muscorum FR : Le bourdon des mousses ; NL: Moshommel ; DE : Mooshummel
Liste rouge européenne : VU ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique : HHR

Description. Le bourdon des mousses se caractérise par un pelage bien régulier, roux doré sur le corps entier à l’exception du tergite 5 (6 chez le mâle) qui porte des crins noirs. Cette robe rappelle fortement la forme staudingerioides du bourdon variable (Bombus humilis). Toutefois, alors qu’il y a toujours des poils noirs entremêlés sur l’avant du thorax de ce dernier, il n’y en a pas chez le bourdon des mousses. Dans le cas de spécimens douteux ou abîmés, l’examen de critères morphologique est important (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon des mousses a une distribution très vaste, allant de l’Irlande à l’ouest jusqu’à la Mongolie à l’est et des îles de la Méditerranée (Corse et Crête) au sud jusqu’au cercle arctique au nord de la Fennoscandie et de la Russie. Dans la région étudiée, il était jadis présent à peu près partout, mais toujours en faible densité. À l’heure actuelle il n’est plus connu que de deux localités, dans la Somme à Cayeux-sur-Mer et en province de Namur le long de la Meuse près de Dinant.
Écologie. Concernant son habitat, l’espèce semble assez généraliste à l’échelle de l’ensemble de sa distribution bien qu’elle marque des pics d’abondance plutôt dans des milieux ouverts, éventuellement même les steppes. Dans nos régions, on peut le trouver dans les coteaux calcaires de la Meuse, mais aussi les milieux maritimes, cordons dunaires et estuaires comme dans la Somme.
Inquilinisme. Cette espèce subit le parasitisme du psithyre des champs (Bombus campestris).
Préférences florales. Ses préférences florales sont assez claires. Les reines et ouvrières butinent en général essentiellement le trèfle (Trifolium spp.), mais aussi les chardons (Cardueae) et la salicaire commune (Lythrum salicaria), tandis que les mâles sont essentiellement associés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Un total de 1 513 spécimens a été observé dans la région, soit 0,77 % de l’effectif total des bourdons. Toutefois, la régression de l’espèce a été massive puisqu’avant 1950 elle représentait 2,5 % des effectifs, entre 1950 et 2000 elle n’en représentait plus que 0,04 % et depuis 2000 elle ne compte plus que pour 0,000 5 % de l’effectif. Il s’est donc considérablement raréfié et son extinction régionale est fort probable dans les années à venir. Parmi les menaces principales, on peut mentionner l’aménagement de tous les milieux ouverts affectionnés par l’espèce (prairies estuaires, pelouses sèches dunaires ou continentales), la régression de ses ressources principales (trèfles) et la pratique de l’échardonnage. Le bourdon des mousses est considéré comme en danger critique d’extinction (CR) en Belgique (Drossart et al., 2019) tandis qu’en Europe il est considéré comme vulnérable (VU, Nieto et al., 2014). De plus, Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus norvegicus FR : Le psithyre norvégien ; NL: Boomkoekoekshommel ; DE : Norwegische Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : VU ; Risque climatique : HHR

Description. Le psithyre norvégien présente une robe commune avec la majorité des autres psithyres soit un pelage à base noir avec un large collare jaune et le tergite 1 plus ou moins entremêlé de pelage jaune. Les tergites 3-4 sont à pelage blanc et les tergites 5-6 légèrement entremêlés de pelage roux. Les mâles présentent une robe identique, mais avec une plus grande étendue de pelage jaune et les tergites 6 et 7 très nettement marqués de pelage roux. Son apparence est pratiquement identique à celle du psithyre sylvestre (Bombus sylvestris). On ne peut donc les distinguer sur base de la coloration et l’examen de caractères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) est nécessaire. Cela implique notamment l’examen de la pilosité du scape antennaire chez les deux sexes et de l’aspect du tergite 6 chez les femelles.
Distribution. Le psithyre norvégien a une très large distribution, puisqu’on le trouve depuis les monts Cantabriques à l’ouest jusqu’au Japon à l’est et des Pyrénées au sud jusqu’au-delà du cercle arctique au nord. Il est toutefois peu commun dans l’ensemble de sa zone de répartition. Dans la région étudiée ici, il semble présent à peu près partout, mais toujours en très faible densité et apparemment sans atteindre la zone côtière.
Écologie. L’écologie de cette espèce est nettement liée à la forêt ce qui est logique étant donné qu’il s’agit de l’habitat naturel de son hôte le bourdon des arbres (Bombus hypnorum). Toutefois, le psithyre norvégien ne semble pas profiter des milieux anthropiques de la même manière que son hôte. Sans qu’on puisse l’expliquer, les mâles sont beaucoup plus communément observés que les femelles. Il est probable que ces dernières ne butinent pas et qu’elles se nourrissent uniquement en bivouaquant dans les nids de ses hôtes potentiels.
Inquilinisme. C’est l’espèce inquiline attitrée du bourdon des arbres (Bombus hypnorum).
Préférences florales. Les quelques observations de fleurs butinées par les femelles concernent les pissenlits (Taraxacum spp.), certains chardons (Cirsium spp.) et certaines ronces (Rubus spp.). Pour les mâles les fleurs butinées connues sont la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera), les trois espèces de centaurées (Centaurea spp.) et cirses (Cirsium spp.), les knauties (Knautia spp.) et les pissenlits.
Statuts. Le nombre de spécimens total est faible : 78 spécimens observés sur l’ensemble des bourdons de ce jeu de données. On peut toutefois remarquer qu’il n’y a que 7 spécimens connus avant 1950 et que la très grande majorité de ces observations ont été faites depuis lors. Ceci semble logique puisque son espèce hôte le bourdon des arbres (Bombus hypnorum) est considérablement plus commun depuis les années 1950. Il semble que les carduées soient une ressource importante pour cette espèce. Les pratiques d’échardonnage ne peuvent que lui être défavorables. Le psithyre norvégien est considéré comme vulnérable (VU) en Belgique (Drossart et al., 2019) tandis qu’en Europe il est considéré comme étant de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est très fortement exposée au risque climatique à l’échéance de 2100 (indice HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus pascuorum FR : Le bourdon des champs ; NL: Akkerhommel ; DE : Ackerhummel
vListe rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : R

Description. Le bourdon des champs a une robe très variable et ce dans toute sa distribution géographique. La forme la plus courante dans la région (sous-espèce floralis) comporte une base de pelage brun, une face mélangée de pelage gris et roux, un thorax avec une partie dorsale à pelage brun souvent entremêlé de noir formant une tache pouvant être triangulaire (forme tricuspis). Les côtés du thorax, le tergite 1 et la base des pattes sont couverts de pelage gris. Le tergite 2 comporte une bande de pelage jaunâtre et les tergites 4, 5, 6 sont couverts de pelage roux plus ou moins mêlé de noir sur les côtés et avec ou sans fines franges de pelage gris. La robe du mâle est à peu près identique. Une autre robe est celle de la sous-espèce moorselensis chez laquelle toutes les plages de pelage gris ou jaune sont remplacées par du noir. Enfin pour la sous-espèce freygesnerii les pelages gris et noir sont largement remplacés par un pelage jaunâtre. Pour éviter toute confusion avec le bourdon variable (Bombus humilis) ou le bourdon des mousses (Bombus muscorum), l’examen de critères morphologiques est conseillé (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017). Notons que la sous-espèce floralis est présente dans toute la zone, la sous-espèce moorsenlensis plutôt dans le nord (Flandre) et la sous-espèce freygesnerii dans le sud-ouest de la zone d’étude (côtes françaises).
Distribution. Le bourdon des champs a une très vaste distribution puisqu’on le trouve depuis l’Islande à l’ouest jusqu’en Sibérie orientale à l’est. Au sud il est présent depuis les péninsules ibérique, italienne et balkanique et au nord jusqu’au-delà du cercle arctique. Il est présent dans toute la zone étudiée et est partout l’espèce de bourdon la plus abondante. Dans les stations les plus altérées, il est souvent la seule espèce de bourdon qui subsiste.
Écologie. C’est une espèce ubiquiste même si elle semble préférer les milieux plus ou moins boisés. Elle s’est très bien adaptée à tous les milieux anthropiques. Le bourdon des champs a une phénologie particulière car il fait partie des premiers à être actifs au printemps (début mars) et ses colonies persistent jusque tard dans la saison (début novembre). Chaque colonie produit des individus sexués en abondance et de manière répétée pendant la plus grande durée du cycle. Ceci, en plus de son adaptabilité, peut expliquer son abondance.
Inquilinisme. Le bourdon des champs est parasité par le psithyre des champs (Bombus campestris), toutefois ce dernier est beaucoup moins abondant que son hôte.
Préférences florales. C’est une espèce totalement opportuniste, capable d’utiliser indifféremment toutes les ressources florales disponibles dans son habitat. On remarque sa grande attirance pour la balsamine de l’Himalaya (Impatiens glandulifera) ce qui témoigne de son adaptabilité particulière, même aux plantes invasives (Vanderplanck et al., 2019).
Statuts. On peut compter 67 259 spécimens observés de cette espèce ce qui représente 34,04 % de la faune de bourdon régionale. Cette proportion n’a pas beaucoup évolué au cours du temps, à part une légère augmentation. En effet, sa proportion relative était de 31,79 % avant 1950, puis 33,96 % entre 1950 et 2000 et enfin 35,37 % depuis 2000. Cette augmentation relative pourrait n’être que le reflet de la régression des autres espèces. Le bourdon des champs est une espèce de préoccupation mineure (LC) en Belgique (Drossart et al., 2019) et en Europe (Nieto et al., 2014). De plus, Rasmont et al. (2015) montrent que cette espèce présente un risque climatique assez faible à l’horizon 2100 (R, « climate change risk »).
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Bombus pomorum FR : Le bourdon fruitier ; NL: Limburgse hommel ; DE : Obsthumme
Liste rouge européenne : VU ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHHR

Description. Le bourdon fruitier présente une robe fréquente chez les bourdons, en l’occurrence un pelage noir avec les tergites 3 à 6 rouges. Le tergite 3 est le plus fréquemment fortement entremêlé de noir au milieu. Les mâles ont une coloration identique sauf qu’ils présentent des poils gris entremêlés à l’avant et à l’arrière du thorax ainsi qu’aux tergites 1 et 2. Cette robe et la morphologie générale de l’animal le font ressembler aux autres bourdons de même coloration et particulièrement au bourdon rudéral (Bombus ruderarius). C’est particulièrement vrai pour les mâles chez lesquels la ressemblance est telle qu’il est nécessaire de vérifier la forme des genitalia (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon fruitier a une distribution entièrement incluse en Europe. Il s’étend à l’ouest depuis la Normandie jusqu’à l’Oural à l’est et au sud depuis les Balkans jusqu’au sud de la Suède au nord. Il est à remarquer que cette espèce est à peine représentée dans les îles britanniques et la péninsule scandinave et qu’elle est totalement absente du pourtour méditerranéen. Dans la zone étudiée, le bourdon fruitier était présent à peu près partout sans toutefois atteindre la côte. Les dernières observations de cette espèce datent de 1947 en Belgique (Trivières) et de 1951 en France (forêt de Guînes).
Écologie. Comme l’espèce a complètement disparu de nos régions, il n’est pas aisé de reconstituer ses préférences écologiques. Toutefois, les localités où elle était présente accueillaient aussi le bourdon velouté (Bombus confusus), le bourdon des friches (Bombus ruderatus) et le bourdon souterrain (Bombus subterraneus). On peut donc penser, comme pour ces espèces, que les milieux de prairies plus ou moins sèches piquetées de buissons constituaient ses paysages favoris. Il semblerait, d’après le professeur Reinig et nos propres données, que les femelles émergeaient tôt au printemps (en mars) et utilisaient alors les ressources disponibles, notamment les saules et arbres fruitiers. Ceci a peut-être un lien avec son nom latin signifiant « bourdon des pommiers ».
Inquilinisme. On sait peu de choses sur l’inquilinisme de cette espèce, mais on peut mentionner l’existence d’observations isolées du psithyre des champs (Bombus campestris) comme inquiline du bourdon fruitier.
Préférences florales. On n’a que peu d’observations de butinage dans la région, mais dans les pays limitrophes. les femelles de ce bourdon ont été observées en abondance sur les trèfles (Trifolium sp.) et sur d’autres Fabacées (Lotus sp., Anthyllis sp., Vicia sp…). Les mâles quant à eux sont fortement liés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Un total de 244 spécimens a été observé dans la région. Toutefois, tous ces spécimens (sauf un) datent d’avant 1950, il y a ensuite un spécimen observé en 1951 et depuis l’espèce est éteinte localement. Sa régression est quasi totale, non seulement de la zone, mais aussi dans la plus grande partie de l’Europe et même dans des zones qui ont été moins transformées comme la région des Causses (Massif central, Aubrac, Larzac…). Le bourdon fruitier fréquentant de nombreux chardons, les pratiques d’échardonnage ne peuvent que lui être défavorables dans les régions où elle subsiste.
L’espèce est considérée comme régionalement éteinte (RE) en Belgique (Drossart et al., 2019) et comme vulnérable (VU) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). De plus, d’après Rasmont et al. (2015) elle présente un risque extrêmement élevé face au changement climatique (HHHR, « Extremely high climate change risk »).
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Bombus pratorum FR : Le bourdon des prés ; NL: Weidehommel ; DE : Wiesenhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon des prés a une robe assez variable qui peut être soit entièrement noire avec l’extrémité abdominale rouge, soit présenter des bandes de pelage jaune plus ou moins nombreuses et étendues sur le thorax et l’abdomen. Les spécimens les plus clairs peuvent avoir le pelage noir entièrement remplacé par du jaune. Entre ces deux extrêmes, tous les intermédiaires sont possibles. Chez les femelles toutefois la robe la plus fréquente comporte, outre le pelage noir et l’extrémité de l’abdomen rouge, un fin collare jaune. Les risques de confusion sont nombreux, notamment pour les petites ouvrières les plus sombres qui ressemblent au bourdon des pierres (Bombus lapidarius). Les femelles (reines et ouvrières) peuvent aussi ressembler à celles du bourdon danois (Bombus soroeensis) ou au bourdon rudéral (Bombus ruderarius). Il convient donc d’être particulièrement vigilant pour identifier cette espèce et en cas de doute ne pas hésiter à vérifier les caractères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017). Les mâles sont généralement faciles à identifier à cause de leurs grandes plages de pelage jaune et surtout de leurs genitalia caractéristiques.
Distribution. Cette espèce a une distribution très étendue. On la trouve depuis les péninsules italienne et ibérique au sud jusqu’au-delà du cercle arctique au nord et depuis l’ouest des îles britanniques (Irlande) jusqu’en Sibérie orientale à l’est. Dans la région d’étude, le bourdon des prés est présent partout en abondance bien qu’il puisse être absent des milieux les plus anthropisés.
Écologie. Le bourdon des prés est, dans notre zone, plutôt ubiquiste avec une préférence pour les milieux plutôt arborés. Sa phénologie est très précoce. Il émerge dès le début du mois de mars et produit les individus sexués dès le mois de mai. Il peut alors y avoir une seconde génération, en plus petit nombre.
Inquilinisme. Il a pour inquiline le psithyre sylvestre (Bombus sylvestris) qu’il abrite en grand nombre.
Préférences florales.Il est très généraliste dans ses choix floraux, toutefois on remarque que les reines et ouvrières butinent très volontiers les petits fruitiers comme les ronces et framboisiers (Rubus spp.), groseilliers (Ribes spp.), airelles (Vaccinium spp.) et fruitiers en général. Quant aux mâles, ils sont majoritairement attirés par les ronces et framboisiers (Rubus spp.). Cette espèce est donc une excellente pollinisatrice de cultures fruitières.
Statuts. On dénombre un effectif de 19 591 spécimens de bourdon des prés soit 9,91 % de l’effectif total. On remarque toutefois que sa fréquence de 6,21 % avant 1950 a fortement augmenté entre 1950 et 2000 (18,02 %) et est redescendue depuis 2000 (9,18 %). La tendance générale reste donc une augmentation de sa fréquence relative qui pourrait n’être que le reflet de la régression des autres espèces. La relative bonne santé de cette espèce pourrait être en relation avec le fait qu’elle n’est ni une butineuse de Fabacées ni de chardons. Cette espèce ne semble pas menacée dans la zone et est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC) à l’échelle belge (Drossart et al., 2019) et européenne (Nieto et al., 2014). Notons cependant que cette espèce présente un haut risque climatique (HR, « High climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).
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Bombus quadricolor FR : Le psithyre quadricolore ; DE : Vierfarbige Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HR

Description. Le psithyre quadricolore possède, comme son nom l’indique, une robe présentant 3 aires de coloration bien marquées sur un pelage noir : un très large collare et un tergite 1 jaunes, les tergites 3 et 4 (5 chez le mâle) blancs et les tergites 5 et 6 (6 et 7 chez le mâle) rouges. Aucun autre bourdon de la région ne présente ce type de robe à quatre couleurs.
Distribution. L’aire de répartition du psithyre quadricolor s’étend depuis les Pyrénées au sud jusqu’au Caucase au niveau du 65e parallèle au nord. Il est présent depuis les monts Cantabriques à l’ouest et jusqu’à la Sibérie occidentale à l’est. Il est à noter qu’il est totalement absent des îles britanniques, de tout le sud des péninsules ibérique, italienne et balkanique. Sa distribution dans la zone d’étude est mal connue. En effet, il n’a jamais été observé que deux fois dans la zone étudiée côté français (à Chierry dans l’Aisne en 1896 et à Féchain dans le Nord en 1931) et n’a jamais été observé en Belgique.
Écologie. On n’a aucun renseignement sur son écologie dans la région étudiée. D’après les observations réalisées ailleurs il semble qu’il est nettement lié aux milieux forestiers.
Inquilinisme. C’est l’espèce inquiline exclusive du bourdon danois (Bombus soroeensis). Sa distribution est toutefois nettement plus restreinte que celle de son hôte et il est aussi moins fréquent.
Préférences florales. Les fleurs butinées par le bourdon quadricolor semblent identiques à celle butinées par le bourdon sylvestre (Bombus sylvestris).
Statuts. Dans la région, nous ne possédons que deux observations françaises concernant deux spécimens (un mâle et une femelle). Peut-être s’agissait-il d’ailleurs de spécimens accidentels. L’espèce est donc considérée comme éteinte dans la région (RE, Drossart et al., 2019) depuis 1931. À l’échelle européenne, le bourdon quadricolor est considéré comme une espèce de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014) et elle est caractérisée comme étant à haut risque climatique (HR, « High climate change risk ») par Rasmont et al. (2015).

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Bombus ruderarius FR : Le bourdon rudéral ; NL: Grashommel ; DE : Grashummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : EN ; Risque climatique : HHR

Description. Le bourdon rudéral présente une robe classique, avec un pelage noir et l’extrémité de l’abdomen rousse. Chez le mâle, le pelage est légèrement entremêlé de pelage gris. Cette robe le rapproche fortement des autres bourdons noir et rouges comme le bourdon des pierres (Bombus lapidarius), le bourdon danois (Bombus soroeensis)... L’examen de critères morphologiques est donc nécessaire (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017). Chez les femelles, cet examen concerne principalement la couleur des soies des corbeilles (rousses plutôt que noires). Chez les mâles l’examen des genitalia permet de valider l’identification. Attention aussi au fait qu’il existe une forme sombre très rare (nigrescens) du bourdon grisé (Bombus sylvarum) qui a la même apparence et même morphologie que le bourdon rudéral, mais les soies des hanches sont grisonnantes (forme observée en Normandie mais absente de la zone pour l’instant).
Distribution. Le bourdon rudéral est une espèce dont la distribution s’étend du sud de la péninsule italienne jusqu’au golfe de Botnie (au nord de la mer Baltique) au nord et depuis les monts Cantabriques et l’Irlande à l’ouest jusqu’en Sibérie occidentale à l’est. La distribution régionale du bourdon rudéral est très particulière. D’un point de vue historique il était présent à peu près partout sans atteindre de fortes densités. Il semble avoir très fortement régressé dans toute la moyenne Belgique. Il ne subsiste en populations nombreuses que le long des côtes, en Lorraine belge, le long du sillon Fagne-Famenne et ici et là dans les zones bocagères de l’Artois, de la Thiérache et dans la vallée de la Somme.
Écologie. Le bourdon rudéral est un bourdon plutôt ubiquiste dans nos régions. Il semble cependant absent des forêts profondes et évite les milieux fortement anthropisés, y compris les zones de grande culture.
Inquilinisme. On a signalé quelques cas d’inquilinisme par le psithyre des champs (Bombus campestris). Toutefois, cette espèce peut aussi se trouver en situation d’inquilinisme « passif » et constituer des nids communs avec le bourdon vétéran (Bombus veteranus), le bourdon grisé (Bombus sylvarum) et le bourdon variable (Bombus humilis).
Préférences florales. Ce bourdon a des préférences diversifiées comportant pour les reines et ouvrières principalement des Fabacées comme les gesses (Lathyrus spp.), les lotiers (Lotus spp.), vesces (Vicia spp.), trèfles (Trifolium spp.) et sainfoin (Onobrychis viciifolia). Chez les mâles les préférences florales comprennent les chardons (Cardueae), mais aussi une grande diversité d’autres plantes comme l’origan (Origanum sp.), les knauties (Knautia spp.), les trèfles (Trifolium spd .) et épilobes (Epilobium spp.).
Statuts. On dénombre 2 061 spécimens de bourdon rudéral, soit 1,04 % de l’effectif total de bourdons. Son abondance a fortement diminué au cours du siècle : il constituait 2,54 % des effectifs totaux avant 1950, 1 % entre 1950 et 2000 et seulement 0,2 % depuis 2000. Il est donc clairement dans une dynamique de régression. Son déclin est moins drastique que celui d’autres espèces car il a des préférences florales assez souples, ce qui lui permet de mieux subsister que les autres spécialistes de Fabacées et chardons. L’espèce est considérée comme en danger (EN) en Belgique (Drossart et al., 2019), mais reste de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Enfin le bourdon rudéral est à très haut risque climatique (HHR, « very high climate change risk ») d’après Rasmont et al. (2015).

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Bombus ruderatus FR : Le bourdon des friches ; NL: Grote tuinhommel ; DE : Feldhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique : HHR

Description. Le bourdon des friches a les mêmes caractéristiques morpholo-giques que son plus proche parent, le bourdon des jardins (Bombus hortorum), notamment une très longue langue et une tête fortement allongée. Sa coloration ressemble étroitement à celle du bourdon des jardins. Sur une base de pelage noir, il présente une bande jaune au collare, une bande jaune au scutellare, ainsi que du pelage jaune au tergite 1 et à la base du tergite 2. Les tergites 4 et 5 (6 chez le mâle) ont le pelage blanc. L’examen de critères morphologiques et de la régularité du pelage (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) sont nécessaires pour valider, parfois avec peine, l’identification. La sous-espèce normalement présente dans la zone est la sous-espèce autumnalis (Fabricius), chez laquelle la coloration décrite s’accompagne de soies noires au niveau des corbeilles (rousses chez la sous-espèce ruderatus de la péninsule ibérique). Toutefois, on trouve de temps en temps dans la zone, des individus très sombres, presque tout noirs, qui rappellent fortement la sous-espèce perniger (Harris) d’Angleterre. Il est donc possible qu’il y ait des échanges génétiques avec les populations anglaises.
Distribution. Le bourdon des friches se trouve depuis le Haut Atlas au sud jusqu’au 65e parallèle au nord et depuis les îles Açores à l’ouest jusqu’à l’Oural à l’est. Il est présent dans toute la zone d’étude. Au début du XXe siècle, Ball (1914) le considérait comme étant presque aussi abondant que le bourdon des jardins (Bombus hortorum). Toutefois, il a régressé considéra-blement. À l’heure actuelle, on ne trouve plus que de très rares individus isolés, ici et là. Le nombre de ces spécimens observés récemment est trop bas pour qu’on puisse y trouver une logique géographique ou écologique.
Écologie. Le bourdon des friches est nettement moins lié à la forêt que son parent le bourdon des jardins. Il est trop rare chez nous pour pouvoir caractériser son milieu favori actuel. Dans le sud de la France, où il est nettement plus abondant, il fréquente surtout les pelouses sèches et les Causses, mais aussi les jardins irrigués de la région méditerranéenne.
Inquilinisme. L’espèce inquiline habituelle du bourdon des friches est le psithyre barbu (Bombus barbutellus).
Préférences florales. On n’a pas assez d’observations dans nos régions pour caractériser les préférences florales du bourdon des friches. En prenant en compte les observations du sud de la France et la littérature, on peut déduire que les femelles apprécient les Fabacées (Goulson et al., 2008) et notamment le trèfle des prés (Trifolium pratense), les Lamiacées, les Boraginacées et les Plantaginacées. Les mâles fréquentent surtout les chardons (Cardueae). Il est possible que le bourdon des friches soit moins opportuniste que le bourdon des jardins.
Statuts. L’effectif total de l’espèce est de 2 887 spécimens, soit 1,46 % de l’effectif total de bourdons de la région. Toutefois, ses populations ont très fortement régressé puisqu’il représentait 4,80 % des effectifs avant 1950. Il ne représentait plus que 0,04 % entre 1950 et 2000 et ne représente aujourd’hui plus que 0,01 % des effectifs. Cette régression considérable explique qu’il soit considéré en danger critique d’extinction (CR) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). A l’échelle européenne l’espèce n’est pas considérée comme menacée (LC) en raison de la relative bonne santé de ses populations méridionales (Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) décrivent cette espèce comme étant à très haut risque climatique à l’échéance de 2100 (HHR, « very high climate change risk »).

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Bombus rupestris FR : Le psithyre des rochers ; NL: Rode koekoekshommel ; DE : Felsen-Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : EN ; Risque climatique : HHR

Description. Le psithyre des rochers est facilement reconnaissable. Les femelles sont de grandes tailles, à pelage noir et extrémité abdominale rouge (tergites 4 à 6). Les ailes sont fortement fumées, presque opaques. Le pelage est rasé et laisse largement voir la cuticule abdominale. Les sternites de la femelle portent une paire d’appendices anguleux, très visibles. Les mâles ont la même couleur de base, mais avec un pelage nettement plus hirsute qui les fait ressembler à ceux du bourdon rudéral (Bombus ruderarius) et du bourdon des vergers (Bombus pomorum). L’identification des mâles du psithyre des rochers requiert absolument l’extraction des genitalia, qui sont très caractéristiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le psithyre des rochers a une très vaste distribution qui s’étend depuis la péninsule italienne au sud jusqu’au 65e parallèle au nord et depuis l’Irlande à l’ouest jusqu’à la Sibérie Orientale à l’est. Le psithyre des rochers est présent partout dans la région étudiée. Toutefois, on peut remarquer qu’il s’est nettement raréfié dans la partie occidentale, tandis qu’il reste plus fréquent en Campine, en Haute Belgique et en Lorraine belge. Il est à noter qu’il est considérablement moins abondant que son hôte, le bourdon des pierres (Bombus lapidarius).
Écologie. Il ne marque pas de préférence écologique fortement différenciée de son hôte. Toutefois, on remarque qu’il est généralement absent des milieux les plus urbanisés, même s’il peut habiter des milieux anthropiques tels que les friches industrielles, les terrils, les carrières. En dehors de ces milieux de substitution, il fréquente plutôt les pelouses sèches.
Inquilinisme. Dans notre région, son hôte exclusif est le bourdon des pierres (Bombus lapidarius).
Préférences florales. Même si les femelles butinent aussi volontiers le trèfle des prés (Trifolium pratense) et les pissenlits (Taraxacum sp.), les deux sexes sont fortement liés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Le psithyre des rochers n’a jamais été un bourdon très abondant dans nos régions avec 1 072 spécimens au total, soit 0,54 % de l’effectif. Il s’est raréfié depuis 2000 puisqu’il ne représente plus que 0,29 % des bourdons. Il est à noter qu’il semble avoir été encore plus rare entre 1950 et 2000 (0,09 %). Les populations actuelles seraient donc en cours de reconstitution, ce qui correspond effectivement à une impression de terrain. Cette situation difficile explique qu’il soit considéré en danger d’extinction (EN) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, l’espèce est considérée de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014). Noter cependant que Rasmont et al. (2015) considèrent que cette espèce est à très haut risque climatique à l’échéance 2100 (HHR, « very high climate change risk »).
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Bombus soroeensis FR : Le bourdon danois ; NL: Late hommel ; DE : Distelhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : VU ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon danois peut présenter plusieurs colorations sur notre territoire, mais la plus abondante est celle de la sous-espèce proteus (Gerstaecker). Il s’agit d’une base de pelage noir avec une bande jaune plus ou moins développée (parfois absente) au collare, le plus souvent une bande jaune au tergite 2 et les tergites 4 et 5 blancs (tergites 4 à 6 chez le mâle). Le tergite 6 présente des poils roux (tergite 7 chez le mâle). Les mâles ressemblent fortement à ceux du bourdon des prés (Bombus pratorum), lequel est beaucoup plus abondant. Toutefois, les mâles du bourdon danois ont la face à pelage noir, et non jaune. On peut aussi trouver sur le territoire étudié la sous-espèce nominale, entièrement noire avec les tergites 4 et 5 blancs (le tergite 6 roux). Parfois les tergites 4 et 5 sont entremêlés de blanc et de roux. On ne peut donc pas compter sur les caractères de coloration pour distinguer efficacement cette espèce et l’examen de critères morphologiques est nécessaire (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017). Cela passe notamment par l’examen de caractères cuticulaires ténus chez les femelles, et l’étude de la structure des genitalia chez les mâles.
Distribution. Le bourdon danois se trouve des îles Britanniques et des monts Cantabriques à l’ouest jusqu’aux contreforts de l’Altaï à l’est, et depuis les Pyrénées, les Apennins et les monts Balkaniques au sud jusqu’au cercle arctique vers le nord. Dans le territoire d’étude, il est presque totalement absent de la région côtière. Il est présent, mais très rare en Moyenne Belgique et dans le Nord. En Haute Belgique et en Lorraine belge, il est nettement plus commun. Il est à noter que la plupart des observations des départements du Nord et des Ardennes en France et de la Moyenne Belgique sont anciennes. Par conséquent, sa présence dans le nord de la France mérite d’être confirmée.
Écologie. À l’échelle continentale, le bourdon danois fréquente deux milieux favoris où il est très abondant : la taïga boréale et les forêts clairsemées des étages subalpins des montagnes méridionales. C’est donc un bourdon qui est toujours plus ou moins lié à la forêt.
Inquilinisme. Le bourdon danois est l’hôte exclusif du psithyre quadricolore (Bombus quadricolor), lequel est aujourd’hui absent du territoire.
Préférences florales.Ses choix floraux sont très diversifiés. Les femelles fréquentent volontiers les myrtilles (Vaccinium myrtillus), les chardons et centaurées (Cardueae) avec une prédilection marquée pour le cirse des marais (Cirsium palustre). Alors que les bourdons ne butinent guère les campanules (Campanula spp.), le bourdon danois les butine très fréquemment. Les mâles butinent les épilobes en épis (Epilobium angustifolium) et les chardons (surtout Cirsium palustre).
Statuts. Le bourdon danois n'a jamais été très fréquent chez nous : 900 spécimens ont été observés ce qui représente 0,46 % de l'effectif total. Il s'est notablement raréfié depuis 2000 (0,20 % de l'effectif total) et son aire géographique et son abondance ont diminué. Cette espèce est classée comme vulnérable (VU) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). A l'échelle continentale, il n'est pas menacé (LC, Nieto et al., 2014). Il présente cependant un haut risque climatique (HR, “high climate change risk”) selon Rasmont et al. (2015).
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Bombus subterraneus FR : Le bourdon souterrain ; NL: Donkere tuinhommel ; DE : Erdbauhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHHR

Description. Par sa robe, son allure et son pelage rasé et velouté, le bourdon souterrain ressemble très fortement au bourdon des friches (Bombus ruderatus). Les femelles s’en distinguent par le pelage encore plus rasé que chez le bourdon des friches et par les franges de poils grisés au bord distal des tergites 2 à 4. Les mâles ont un pelage nettement plus clair, avec des franges grisâtres à chaque tergite. L’extraction et l’examen des genitalia est indispensable. La sous-espèce de nos régions est la sous-espèce latreillellus (Kirby) tandis que la sous-espèce nominale subterraneus qui ne se trouve qu’en Scandinavie est toute noire avec l’extrémité abdominale rousse. Des spécimens isolés roussâtres (forme borealis Schmiedeknecht) ont été collectés ici et là par Ball (1914).
Distribution. Le bourdon souterrain a une vaste distribution qui s’étend depuis le sud des péninsules italienne et balkanique jusqu’au 65e parallèle au nord et depuis le Portugal et l’Irlande à l’ouest jusqu’à la Mongolie à l’est. L’espèce se trouvait jadis un peu partout dans notre région. Depuis lors, ses populations se sont totalement effondrées.
Écologie. Il est difficile à caractériser l’écologie du bourdon souterrain dans nos régions en raison de l’extinction de l’espèce. Sur base des observations du sud de la France, on peut le réunir à un ensemble d’espèces caractéristiques des pelouses sèches (Bombus confusus, Bombus cullumanus, Bombus ruderatus, Bombus subterraneus, Bombus sylvarum, Bombus veteranus).
Inquilinisme. Il y a quelques mentions d’inquilinisme par le psithyre des champs (Bombus campestris).
Préférences florales. Nous n’avons presque aucune observation florale dans nos régions. Dans le sud de la France, les reines et ouvrières sont nettement des butineuses de Fabacées comme les trèfles (Trifolium spp.), les vesces (Vicia spp.), les gesses (Lathyrus spp.), le sainfoin (Onobrychis viciifolia). Les mâles sont inféodés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Le bourdon souterrain a toujours été une espèce rare de nos régions, avec seulement 352 spécimens observés représentant 0,18 % de l’effectif total de bourdons. Les derniers spécimens de Belgique ont été collectés à Arlon (1970), Prouvy (1970), Sainte-Croix (1971, 1974), Gembloux (1974), Bruges (1974, 1976), Châtillon (1979), Elsenborn (1980), et pour finir, Torgny (1982). Dans le nord de la France, le dernier spécimen a été collecté en 1952 à Vendresse dans les Ardennes. Il est donc éteint dans notre région (RE, Drossart et al., 2019), tandis qu’il n’est pas considéré comme étant de préoccupation mineure à l’échelle européenne (LC, Nieto et al., 2014). Notons cependant que Rasmont et al. (2015) montrent que cette espèce est considérée avec un risque climatique extrême à l’échéance 2100 (HHHR, « extremely high climate change risk »). Éteint dans les îles Britanniques, le bourdon souterrain y fait l’objet de tentatives de réintroduction, soit à partir de la souche de Nouvelle-Zélande, elle-même originaire d’Angleterre, soit à partir de la souche de Suède (Goulson, 2016). Jusqu’à aujourd’hui, les efforts considérables qui ont été investis dans cette opération se sont révélés vains. Il est à noter que l’enveloppe climatique de l’espèce (modélisée par Rasmont et al., 2015) n’englobe plus les îles Britanniques et la survie de l’espèce n’y est probablement plus possible. Les changements climatiques récents sont peut-être à l’origine de l’extinction de cette espèce.

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Bombus sylvarum FR : Le bourdon grisé ; NL: Boshommel ; DE : Bunthummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique : HHHR

Description. Le bourdon grisé présente une robe très typique et qui peut exclure les erreurs d’identification, à condition que le spécimen soit en bon état et que l’on soit attentif aux détails. Le pelage de fond est gris et rasé, avec une bande interalaire noire plus ou moins large et arrondie, à bords diffus. Le tergite 2 et surtout le tergite 3 sont fortement entremêlés de pelage noir. Les tergites 4, 5 et 6 (7 chez le mâle) sont très fortement mélangés de pelage roux. Les tergites 2 à 5 présentent tous une frange distale de poils clairs couchés. Cette robe est unique dans la région et permet un diagnostic aisé. Par ailleurs, sur le terrain, le bourdon grisé présente un vol très vif. Il peut tourner avec curiosité autour de l’observateur et son vol émet un bruit nettement plus aigu que toutes les autres espèces de bourdons. Lorsque le pelage rouge de l’abdomen est décoloré, il peut alors être confondu avec le bourdon vétéran (Bombus veteranus), toutefois les femelles de ce dernier présentent des mandibules nettement plus allongées et spatulées à l’extrémité (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon grisé se trouve depuis la péninsule italienne au sud jusqu’au 65e parallèle au nord et depuis l’Irlande et la péninsule ibérique à l’ouest jusqu’à la vallée de la Volga à l’est. Dans notre région, il était jadis présent partout. À l’heure actuelle, il a totalement disparu de Basse et de Moyenne Belgique, mais il encore présent dans le nord de la France, en Haute Belgique et surtout en Lorraine, où il reste fréquent.
Écologie. Le bourdon grisé est nettement lié aux pelouses sèches plus ou moins piquetées de buissons et d’arbustes. Dans nos régions, on le trouve souvent en compagnie du bourdon variable (Bombus humilis) et du bourdon vétéran (Bombus vetera-nus) qui ont les mêmes habitats et avec lesquels ils se parasitent.
Inquilinisme. Il y a des observations occasionnelles de parasitisme par le psithyre des champs (Bombus campestris). Le bourdon grisé, le bourdon variable (Bombus humilis), le bourdon rudéral (Bombus ruderarius) et le bourdon vétéran (Bombus veteranus) peuvent s’usurper mutuellement les nids ; ce qui a pour résultat fréquent des colonies mixtes avec des ouvrières et des sexués produits par des reines de plusieurs espèces.
Préférences florales. Toutes les castes du bourdon grisé présentent une préférence marquée pour le trèfle des prés (Trifolium pratense) ainsi que pour les autres Fabacées et pour les Lamiacées.
Statuts. Le bourdon grisé n’a jamais été très abondant dans notre région avec 988 spécimens observés représentant 0,50 % de l’ensemble des bourdons. Il s’est nettement raréfié après 2000, où il ne compte plus que 0,20 % des effectifs totaux. On voit aussi qu’il a déserté une large part de sa distribution, surtout en Basse et Moyenne Belgique. Cette espèce est considérée en danger critique d’extinction (CR) en Belgique (Drossart et al., 2019), mais reste de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Notons cependant que le bourdon grisé présente un risque climatique extrême (HHHR, « extremely high climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).

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Bombus sylvestris FR : Le psithyre sylvestre : NL:Vierkleurige koekoekshommel ; DE : Wald-Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HR

Description. Le psithyre sylvestre présente une robe commune avec la majorité des autres psithyres, c’est-à-dire une base de pelage noir avec un large collare jaune, le tergite 1 plus ou moins entremêlé de pelage jaune, les tergites 3 et 4 à pelage blanc et les tergites 5 et 6 légèrement entremêlés de pelage roux. Les mâles présentent une robe identique, mais avec une plus grande étendue de pelage jaune et les tergites 6 et 7 sont très nettement marqués de pelage roux. Son apparence est pratiquement identique à celle du psithyre norvégien (Bombus norvegicus), on ne peut donc les distinguer sur base de la coloration. L’examen méticuleux de critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) est donc nécessaire. Cela implique notamment l’examen du tergite 6 chez les femelles, et de la pilosité du scape antennaire chez les deux sexes.
Distribution. Le psithyre sylvestre a une très vaste distribution puisqu’il se trouve depuis le sud des péninsules ibérique, italienne et balkanique jusqu’au-delà du Cercle arctique au nord et depuis l’Irlande à l’ouest jusqu’à la Sibérie Centrale à l’est. Dans notre région, il se trouve partout, tout comme son hôte, le bourdon des prés (Bombus pratorum). À l’heure actuelle, c’est le psithyre de la région le plus largement distribué et le plus abondant.
Écologie. Comme son hôte le bourdon des prés (Bombus pratorum), c’est une espèce surtout inféodée à la forêt et à ses lisières, mais il est en fait présent absolument partout dans notre région.
Inquilinisme. Son hôte très largement majoritaire est le bourdon des prés (Bombus pratorum).
Préférences florales. Ses préférences florales sont peu marquées. Les femelles butinent sur les Brassicacées comme le colza (Brassica napus), sur les lamiers (Lamium spp.), les myrtilles (Vaccinium myrtillus), les pissenlits (Taraxacum spp.) et sur bien d’autres plantes encore sans marquer de préférence notable. Les mâles se trouvent le plus souvent sur les ronces (Rubus spp.) et framboisiers (Rubus idaeus) ainsi que sur les chardons et centaurées (Cardueae).
Statuts. Sans faire partie des bourdons qu’on observe tous les jours, c’est à l’heure actuelle le psithyre le plus fréquemment rencontré.Il compte 2 350 spécimens observés ce qui représente 1,19 % de l’ensemble des bourdons. Son abondance n’a que peu décliné, ou en tout cas de manière probablement non significative puisqu’il constitue encore 0,97 % des effectifs depuis 2000, sans avoir disparu d’aucune région. Il n’est pas considéré comme menacé en Belgique (LC, Drossart et al., 2019) ou en Europe (LC, Nieto et al., 2014). Cette espèce présente toutefois à haut risque climatique (HR, « high climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).
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Bombus terrestris FR : Le bourdon terrestre ; NL: Aardhommel ; DE : Dunkle Erdhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : LC ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon terrestre présente la coloration classique du sous-genre Bombus sensu stricto, c’est-à-dire un pelage noir avec une bande jaune au collare et une autre au tergite 2 et les tergites 4 et 5 (4 à 6 chez les mâles) à pelage blanc. La face des mâles est toujours noire. Chez les femelles, le collare est de teinte jaune foncé, parfois même légèrement brunâtre. Chez les reines, les soies des pattes peuvent être occasionnellement remplacées par des soies rousses (forme ferrugineus Schmiedeknecht) et les bandes des tergites 4 et 5 sont parfois brunâtres (sous-espèce audax [Harris] de Grande-Bretagne). La distinction des reines et ouvrières du bourdon terrestre de celles des autres espèces du sous-genre Bombus sensu stricto est délicate et nécessite l’examen de caractères morphologiques ardus (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. La distribution du bourdon terrestre a la particu-larité d’avoir une extrême amplitude en latitude puisqu’on le trouve depuis les steppes arides à l’extrême bord du Sahara au sud, jusqu’au Cercle arctique, au nord. À l’ouest, on le trouve jusqu’en Irlande, au Portugal et les îles Canaries et Açores et vers l’est, jusqu’aux contreforts de l’Altaï. Chez nous, il est présent partout et il a sensiblement augmenté son abondance relative surtout en Haute Belgique.
Écologie. Le bourdon terrestre est une espèce ubiquiste. On peut juste constater qu’il évite les forêts profondes.
Inquilinisme. Le psithyre vestale (Bombus vestalis) est l’espèce inquiline attitrée du bourdon terrestre.
Préférences florales. Le bourdon terrestre est très opportuniste dans ses visites florales. Parmi ses particularités, il est une des rares espèces de bourdons qui butinent assidûment la phacélie (Phacelia tanacetifolia) abondamment utilisée dans les couverts mellifères.
Statuts. Le bourdon terrestre est très abondant : avec 17 084 spécimens observés, il constitue 8,65 % de l’effectif total des bourdons. Il est remarquable de constater qu’il a fortement augmenté son abondance relative. Ainsi, il ne constituait que 2,25 % des bourdons avant 1950. De 1950 à 2000, il a constitué 9,59 % de l’effectif. À l’heure actuelle, il représente 12,1 % du total. Il est devenu le troisième bourdon de la région en termes d’abondance. Le bourdon terrestre est considéré comme étant de préoccupation mineure (LC) en Belgique (Drossart et al., 2019) et en Europe (Nieto et al., 2014). Par contre, notons que cette espèce est malgré tout sensible aux changements climatiques, auxquels elle présente un haut risque (HR, « high climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).
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Bombus vestalis FR : Le psithyre vestale ; NL: Grote koekoekshommel ; DE : Keusche Kuckuckshummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : NT ; Risque climatique : HR

Description. Le psithyre vestale est noir avec un large collare jaune vif, chez la femelle comme chez le mâle. Les tergites 1 et 2 sont couverts de pelage noir, ainsi que la partie antérieure du tergite 3. La partie postérieure du tergite 3, les tergites 4 et 5 (et 6 chez le mâle) portent du pelage blanc mélangé de noir au milieu. Les bords latéraux du tergite 3 portent toujours des poils jaunes mélangés aux blancs. Cette coloration est semblable à celle du psithyre bohémien (Bombus bohemicus) et l’examen de critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) est nécessaire pour valider l’identification. Cela implique notamment l’examen des premiers articles antennaires (chez les deux sexes) et du tergite 6 chez les femelles.
Distribution. Le psithyre vestale a une distribution qui s’étend depuis le Maroc au sud jusqu’en Scanie (sud de la Suède) au nord et depuis le Portugal à l’ouest jusqu’à la vallée de la Volga à l’est. Il est à noter qu’il est absent ou très rare en Irlande et en Écosse. Sur notre territoire il semble présent partout à l’exception des régions densément cultivées (Flandre maritime et Flandre occidentale, plateau de l’Artois). Sa distribution en Ardenne montre de nombreuses lacunes qui peuvent être liées à des espaces boisés trop fermés.
Écologie. Il est assez ubiquiste, comme son hôte. Toutefois, il est clair qu’il préfère plutôt les milieux secs et ouverts. Il peut être abondant même en ville.
Inquilinisme. C’est l’espèce inquiline du bourdon terrestre (Bombus terrestris).
Préférences florales. Parmi les fleurs favorites des femelles, il y a le trèfle des prés (Trifolium pratense), les pissenlits (Taraxacum spp.) et les Brassicacées, dont le colza (Brassica napus). Pour les mâles, les plantes butinées sont les chardons et centaurées (Cardueae), l’origan (Origanum vulgare), la buglosse officinale (Anchusa officinalis)...
Statuts. Le psithyre vestale n’a jamais été très fréquent dans la région : 1 664 spécimens ont été observés, ce qui représente 0,84 % de l’effectif total de bourdons. Son abondance a diminué au cours du temps : il représentait 1,33 % de l’effectif total avant 1950 avant de devenir bien plus rare entre 1950 et 2000 avec 0,34 % des effectifs. De manière nette, on observe une tendance de restauration de ses effectifs depuis 2000 et il constitue maintenant 0,73 % des bourdons. La fluctuation de ses effectifs explique son statut quasi menacé (NT) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). Il est considéré de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014) et il est classé à haut risque climatique (HR, « high climate change risk ») par Rasmont et al. (2015).
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Bombus veteranus FR : Le bourdon vétéran ; NL: Zandhommel ; DE : Sandhummel
vListe rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : CR ; Risque climatique : HHR

Description. La robe du bourdon vétéran est très caractéristique et c’est une des quelques espèces de nos régions que l’on peut reconnaître facilement. Sur une base de pelage gris, il présente une bande interalaire noire, avec des bords diffus. À l’abdomen, le tergite 2 présente souvent un mélange de poils jaunâtres au milieu du tergite 2. La base des tergites 3, 4 et 5 est toujours entremêlée de noir. Le tergite 6 (7 chez le mâle) porte du pelage noir et raide. Les soies des corbeilles sont rousses. On ne peut guère confondre cette espèce sauf, éventuellement, avec un bourdon grisé (Bombus sylvarum) qui aurait été décoloré par le soleil. Toutefois, le mélange de poils noirs à la base des tergites 3 à 5 permet toujours l’identification. Par ailleurs, les femelles du bourdon vétéran ont des mandibules très allongées avec un bout spatulé, très reconnaissable (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon vétéran a une distribution allant du Massif central au sud jusqu’au cercle arctique en Finlande et en Russie au nord. Il est présent depuis la Bretagne à l’ouest et jusqu’à la Sibérie Orientale à l’est. Il semble éviter la plus grande partie des zones de climat atlantique. Il est ainsi absent des îles Britanniques, de la péninsule ibérique, de la Norvège et de la plus grande partie de la Suède. Il est aussi totalement absent de toutes les régions méditerranéennes. Dans notre région d’étude, il était jadis présent partout et en abondance. Il s’est considérablement raréfié et ne semble plus se trouver que dans les Ardennes (08) ainsi qu’en Haute Belgique, et plus particulièrement en Gaume, où il reste assez rare.
Écologie. Il y a un siècle, le bourdon vétéran se trouvait partout dans la région d’étude et son écologie semblait indiquer une préférence pour les pelouses sèches et les milieux ouverts. Actuellement, il semble préférer des milieux tels que les mégaphorbiaies ou les tourbières alcalines. En effet, la majorité des observations de ces dernières années ont été réalisées dans ou à proximité de milieux humides.
Inquilinisme. Le bourdon vétéran est souvent inquiline de ses proches parents, les bourdons variable (Bombus humilis), grisé (Bombus sylvarum) et rudéral (Bombus ruderarius). Il semble que la plupart de ses nids soient établis aux dépens des nids de ces espèces hôtes. Il aurait donc un comportement intermédiaire entre les espèces inquilines obligatoires et les espèces totalement autonomes.
Préférences florales. Bien que les femelles butinent aussi les Fabacées et les Lamiacées, elles préfèrent nettement les chardons (Cardueae). Les mâles butinent les chardons ainsi que les succises (Succisa pratensis) et les épilobes en épis (Epilobium angustifolium).
Statuts. Le bourdon vétéran est un bourdon important de la faune de notre région avec 3 348 spécimens observés, soit 1,69 % de l’effectif total. Toutefois, sa régression a été considérable au cours du siècle passé. Avant 1950 il constituait 5,36 % de l’effectif de bourdons et on peut trouver dans les musées des séries de centaines de spécimens de certaines localités. Dès 1950, ses populations étaient déjà réduites au niveau actuel, 0,11 % du présent effectif des bourdons. Il est possible que l’échardonnage ait été une cause suffisante pour expliquer la considérable régression de cette espèce. En Belgique, il est en danger critique d’extinction (CR, Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, il reste de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014). Notons que cette espèce présente un très haut risque climatique (HHR, « very high climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015).
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Bombus wurflenii FR : Le bourdon hirsute ; NL: Ruige hommel ; DE : Bergwaldhummel
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : R

Description. Le bourdon hirsute présente chez nous la sous-espèce mastrucatus (Gerstaecker) qui possède une robe à pelage noir avec un léger collare de poils jaunes et les tergites 4 et 5 à pelage roux. Chez les mâles il y a aussi du pelage jaune entremêlé sur le dessus de la tête, au collare, au scutellare et aux tergites 1 et 2. Les spécimens deux sexes ressemblent donc au bourdon des prés (Bombus pratorum), mais ont un pelage très hirsute et irrégulier, avec une allure caractéristique de « chien mouillé ». L’examen de critères morphologiques (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017) permet de les discriminer. Cela passe notamment par l’examen des mandibules, qui comportent 5 dents chez les femelles et 3 dents chez les mâles.
Distribution. C’est une espèce normalement nettement montagnarde : Pyrénées, Massif central, Alpes, Carpates, Balkans, Caucase, Alpes Scandinaves, Oural. Dès lors, on peut s’interroger sur l’observation de 3 spécimens en Belgique. En effet, un spécimen a été collecté sur la côte belge à Heist en 1874, puis un autre à Bruxelles en 1877. Il faut remarquer qu’il existe aussi un spécimen collecté à Paris de 1860. On peut émettre l’hypothèse que cette espèce aurait eu une distribution plus étendue durant le Petit Âge Glaciaire, lequel a pris fin vers 1850. Les quelques individus de Paris, de la côte belge et Bruxelles auraient pu être les derniers survivants de populations reliques, avant rectification climatique de leur aire. La découverte d’un spécimen isolé par un étudiant de Gembloux au Bois de Villers, près de Namur, en 1979, a été très étonnante, plus d’un siècle après la précédente observation. L’espèce n’a plus été revue en Belgique depuis et n’a jamais été observée dans le nord de la France.
Écologie. Le bourdon hirsute est nettement montagnard. Il est surtout présent dans les forêts de l’étage subalpin. Il aime particulièrement les faciès les plus humides. Chose curieuse, il butine plus volontiers par temps de pluie (et même grosse pluie), au contraire de toutes les autres espèces de bourdons.
Inquilinisme. On ne connaît aucune espèce inquiline du bourdon hirsute.
Préférences florales. Nous n’avons aucune donnée sur les choix floraux de l’espèce en Belgique. Ailleurs, on peut constater que les femelles sont des butineuses de fleurs à corolles longues qu’elles percent systématiquement pour atteindre les nectaires. Elles utilisent pour cela leurs mandibules spécialisées. On les trouve en particulier sur les aconits (Aconitum spp.), les trèfles (Trifolium spp.) et de nombreuses Lamiacées, notamment la brunelle à grandes fleurs (Prunella grandiflora).
Statuts. On n’a jamais découvert que 3 spécimens en Belgique, en 1874, 1877 et 1979. Elle est considérée comme régionalement éteinte (RE) en Belgique (Drossart et al., 2019) et est considérée de préoccupation mineure (LC) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). Notons cependant que cette espèce présente un risque climatique à l’échéance 2100 (R, « climate change risk ») selon Rasmont et al. (2015). On peut faire remarquer que l’espèce semble étendre son aire de distribution vers le nord de la Norvège.

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Remerciements
Nous tenons à remercier l’ensemble des contributeurs ayant participé à la constitution du jeu de données de cet atlas, notamment les observateurs, les déterminateurs et validateurs. Nous remercions aussi l'ensemble des partenaires du projet SAPOLL (www.sapoll.eu).

Structures partenaires ayant fournit des données
Nous remercions les 9 structures ou groupes de travail ayant contribué à cet Atlas (entre parenthèses le nombre de spécimens):
UMONS (BDFGM : 113 348), Natagora et Natuurpunt (observations.be/waarnemingen.be : 65 760), DEMNA (OFFH : 7 928), Groupe de Travail Bourdons du Nord-Pas-de-Calais (7 666), Université de Lille (1 840), Haute Ecole Condorcet à Ath (433), Picardie Nature (Clicnat : 101), PNR des Ardennes (44).

Observateurs
Nous remercions les 2574 observateurs qui ont contribué à ce travail. Les 55 premiers contributeurs (2 % de l’ensemble des observateurs) apportent, avec les contributeurs « anonymes », près de 85 % des données. Ils sont listés par ordre d’importance (entre parenthèses le nombre de spécimens) :
D'Haeseleer J. (11763), Séverin G. (11544), Etud_Gx (8842), Reyniers J. (8079), Popeler A.S. (7038), Vanormelingen P. (6915), Rasmont P. (3620), Vray S. (3325), Grenson L. (3123), Terzo M. (3110), Koller A. (3109), Veracx (2882), Baugnée J.Y. (2776), Rousseau-Piot J-S. (2560), Minet G. (2524), Boone A. (2233), Derick R. (2048), Ball F.J. (2043), Lemoine G. (1929), Grootaert P. (1921), Remacle A. (1815), De Grave D. (1690), Devalez J. (1539), Delbrassinne S. (1499), Vindevoghel J. (1489), Pauly A. (1468), De Rycke S. (1423), Vanschepdael V. (1299), Plateaux L. (1273), Barone R. (1256), Janssen K. (1240), Yves G. (1230), de Hennin G. (1196), Durant A. (1170), Rey G. (1043), Vanhulle H. (1008), Renneson J.L. (955), Gauquie B. (936), Hubert B. (922), Van Den Wyngaert G. (864), Fisogni A. (815), Foquet R. (752), Foquet B . (752), Seignez N. (739), Mertens P. (730), Deschepper C. (725), Hlusek J. (672), Desmet H. (657), Geudens R. (653), Tück M. (627), De Blanck T. (586), Wallays H. (557), Claessens C. (537), Leonard V. (523) et Cavro E. (514).

Déterminateurs
Nous remercions les 91 déterminateurs qui ont contribué à ce travail. Les 15 contributeurs suivants, listés par ordre d’importance, ont assuré plus de 74 % des déterminations (nombre de spécimens entre parenthèses) :
Rasmont P. (87515), Pauly A. (10415), D'Haeseleer J. (9980), Vanormelingen P. (6731), Popeler A.S. (6625), Devalez J. (4931), Vray S. (3731), Terzo M. (3387), Reinig W.F. (3223), Baugnée J.Y., (2776), Minet G. (2524), Reyniers J. (1537), Janssens K. (1062), Quaranta M. (1063), Renneson J.L. (1020).
Nous tenons aussi à remercier tous les déterminateurs et validateurs d’observations.be et waarnemingen.be qui ont contribué à l’identification de 41 217 spécimens issus de ces plateformes de données naturalistes, à savoir Jens D’Haeseleer, Pieter Vanormelingen, David De Grave, Jelle Devalez, Joost Reyniers and Kobe Janssen, Baltus Hubert et Rousseau-Piot Jean-Sébastien.

Nous remercions aussi tous les photographes qui ont mis à disposition leurs clichés.

La liste complète des contributeurs est disponible dans le pdf de l'Atlas (voir références ci-dessous).


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References

Drossart M, Rasmont P, Vanormelingen P, Dufrêne M, Folschweiller M, Pauly A, Vereecken NJ, Vray S, Zambra E, D'Haeseleer J & Michez D. 2019. Belgian Red List of Bees. University of Mons, ISBN: 978-2-87325-113-0 (Print Edition), ISBN: 978-2-87325-114-7 (Online Edition), 140 p.
Folschweiller M., Hubert B., Rey G., Barbier Y., D’Haeseleer Y., Drossart M., Lemoine G., Proesmans W., Rousseau-Piot J.S., Vanappelghem C., Vray S., Rasmont P. 2020. Atlas des bourdons de Belgique et du nord de la France, 151pp.
Lemoine G, Hubert B, Vanappelghem C, Rasmont P, Folschweiller M, Drossart M, François N, Gadoum S, Nicolas B, Rey G Seignez N & Vago J.-L. 2018. Atlas préliminaire des bourdons (genre Bombus) du Nord et du Pas-de-Calais. Bulletin de la Société entomologique du Nord de la France, supplément 366: 1-56.
see also:https://gon.fr/gon/atlas-preliminaire-des-bourdons-du-nord-pas-de-calais/
Nieto A., Roberts S.P.M., Kemp J., Rasmont P., Kuhlmann M., García Criado M., Biesmeijer J., Bogusch P., Dathe H.H., De la Rúa P., De Meulemeester T., Dehon M., Dewulf A., Ortiz-Sanchez F.J., Lhomme P., Pauly A., Potts S.G., Praz C., Quaranta M., Radchenko V.G., Scheuchl E., Smit J., Straka J., Terzo M., Tomozii B., Window J, Michez D. 2015. European Red List of Bees. International Union for Conservation of Nature, 03/2015; Publication Office of the European Union., ISBN: 978-92-79-44512-5, 84 p.
Rasmont P. & Terzo M. 2017. Catalogue et clé des sous-genres et espèces du genre Bombus de Belgique et du nord de la France (Hymenoptera, Apoidea), 2e édition, 26pp.
Rasmont P., Franzen M., Lecocq T., Harpke A., Roberts S.P.M., Biesmeijer K., Castro L., Cederberg B., Dvorak L., Fitzpatrick U., Gonseth Y, Haubruge E., Mahé Gilles, Manino A., Michez Denis, Neumayer J., Odegaard F., Paukkunen J., Pawlikowski T, Potts Simon G, Reemer M., Settele J., Straka J., Schweiger O. 2015. Climatic Risk and Distribution Atlas of European Bumblebees. Pensoft Publishers, Sofia., ISBN: 978-954-642-769-4 (e-book), 978-954-642-768-7 (hardback). Biorisk, 10: 1-246.
Roger N, Moerman R, Carvalheiro L, Aguirre-Guitiérrez J, Jacquemart A.-L., Kleijn D, Lognay G, Quinet M, Rasmont P, Richel A, Vanderplanck M & Michez D. 2016. Impact of pollen resources drift on common bumble bees in NW Europe. Euro IUSSI, 8-11.VIII.2016, Helsinki, Finlande.
Vray S*, Rollin O*, Rasmont P, Dufrêne D, Michez D & Dendoncker N. 2019. A century of local changes in bumblebee communities and landscape composition in Belgium. Journal of Insect Conservation doi.org/10.1007/s10841-019-00139-9, 13 p .
see also:https://doi.org/10.1007/s10841-019-00139-9
Vray S, Lecocq T, Roberts SPM & Rasmont P. 2017. Endangered by laws: potential consequences of regulations against thistles on bumblebee conservation. Annales de la Société entomologique de France (N.S.), 53: 33-41.
see also:http://dx.doi.org/10.1080/00379271.2017.1304831