Bombus cryptarum

FR : Le bourdon cryptique ; NL : Wilgenhommel ; DE : Kryptarum-Erdhummel

Author(s) : Morgane Folschweiller
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : EN ; Risque climatique : PR

Description. La coloration du bourdon cryptique comporte un pelage typique du sous-genre Bombus sensu stricto c’est-à-dire largement noir, avec les tergites 5 et 6 blancs (7 chez le mâle), une bande jaune au tergite 2 et une bande jaune fortement mélangée de noir au collare. Le caractère le plus typique de la robe de la femelle est la zone entre la partie supérieure de la bande jaune du collare et ses parties latérales, où se trouve une frange de poils noirs dessinant un « S » (mieux visible chez les reines). Chez certains spécimens, par exemple dans l’est de notre zone d’étude, le pelage jaune peut-être beaucoup plus abondant (sous-espèce reinigianus Rasmont). Dans ce cas la bande noire en forme de « S » peut-être à peine visible (mais toujours présente). Les mâles ont le pelage de la tête presque entièrement noir avec typiquement 2 petites touffes de poils jaunes près de la base des antennes. L’identification de cette espèce reste malgré tout délicate afin de la distinguer des autres espèces du sous-genre Bombus sensu stricto comme le bourdon terrestre (Bombus terrestris), le bourdon des forêts (Bombus lucorum) ou le bourdon large-collier (Bombus magnus) et nécessite un examen approfondi de l’individu (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon cryptique est très largement réparti dans les zones tempérées boréales et arctiques de l’hémisphère nord. On le trouve en Europe depuis l’Irlande à l’ouest jusqu’à l’Oural à l’est et depuis le Massif central, les Balkans et le Caucase au sud jusqu’à la mer de Barents au nord. Hors de l’Europe, on le trouve dans toute la Sibérie, en Alaska et au nord-ouest du Canada. Il est présent un peu partout dans la région d’étude, presque toujours dans des landes riches en bruyères (Calluna vulgaris, Erica tetralix…) et en myrtilles (Vaccinium myrtillus). Il est toutefois possible de trouver l’espèce dans des localités où son habitat ou ses plantes de prédilection sont absents. L’espèce est nettement plus abondante dans les zones de plus haute altitude comme l’Ardenne.
Écologie. Le bourdon cryptique est principalement lié aux milieux riches en Ericacées, ce qui correspond dans notre région à des landes atlantiques. Toutefois, il peut aussi être présent en milieu suburbain dans les jardins ornés de rhododendrons (Rhododendron sp.) et de diverses bruyères (Éricacées). C’est le cas en Flandre ou dans le nord de la France où il a été observé à plusieurs reprises dans les localités où son habitat de prédilection était absent.
Inquilinisme. Les relations inquilines de cette espèce ne sont pas très bien connues, mais impliquent probable-ment le psithyre bohémien (Bombus bohemicus).
Préférences florales. Les principales plantes butinées par les femelles sont les myrtilles (Vaccinium myrtillus) et la callune (Calluna vulgaris). Les mâles butinent aussi l’épilobe en épi (Epilobium angustifolium).
Statuts. Le nombre total de spécimens connus pour la zone est de 1780 soit 0,9 % des effectifs totaux de bourdons. On remarque toutefois qu’avant 1950 il représentait 0,88 % des effectifs, puis 3,25 % des effectifs entre 1950 et 2000 et seulement 0,15 %, des effectifs après 2000. Cette diminution drastique de l’abondance relative de cette espèce justifie son classement comme d’espèce en danger d’extinction (EN) dans la liste rouge des abeilles de Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, elle est considérée comme étant de préoccupation mineure (LC, Nieto et al., 2014) et Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce n’est que potentiellement menacée par le risque climatique à l’échéance de 2100 (indice PR, « potential climate change risk »).

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