Bombus jonellus

FR : Le bourdon des landes ; NL: Veenhommel ; DE : Heidehummel

Author(s) : Morgane Folschweiller
Liste rouge européenne : LC ; Liste rouge de Belgique : VU ; Risque climatique : HR

Description. Le bourdon des landes ressemble fortement par sa coloration au bourdon des jardins (Bombus hortorum). Toutefois, alors que le bourdon des jardins a une très longue langue et une tête allongée, le bourdon des landes a une langue moyenne et une tête plus courte. On peut distinguer la sous-espèce jonellus (Kirby), qui a des poils roux au niveau des corbeilles, de la sous-espèce martes Gerstecker qui a des poils noirs aux corbeilles. Cette dernière est plus fréquente à l’est du territoire, donc en Ardenne.
Distribution. La distribution générale de cette espèce est très vaste et circumboréale, en effet on la trouve de l’Islande à l’ouest jusqu’à la Sibérie, l’Alaska et le Canada à l’est. Dans la zone étudiée il est présent un peu partout, mais il est très rare dans l’ouest et le sud de la zone tandis qu’il est beaucoup plus abondant en Campine (provinces d’Anvers et du Limbourg) et en Ardenne (provinces du Luxembourg et de Liège). Ailleurs, il est présent en tout petit nombre dans des sites isolés pouvant aller jusqu’aux côtes de la Manche.
Écologie. La distribution mondiale principale du bourdon des landes est celle de la forêt boréale (taïga), dont le sous-bois est très largement composé d’Éricacées. Dans la région, c’est dans les landes atlantiques qu’il trouve son milieu d’élection. On peut noter qu’il n’est présent dans ce genre de milieu qu’à la condition que plusieurs espèces d’Éricacées soient présentent conjointement (Calluna vulgaris, Vaccinium myrtillus, Vaccinium vitis-idaea, Erica tetralix…). Ceci inclut non seulement les milieux périphériques des tourbières acides, mais aussi les tourbières alcalines. Le long du littoral en Pas-de-Calais (Rey, 2019) et en Flandre, le bourdon des landes peut aussi être trouvé dans des tourbières alcalines et marais où les Éricacées sont absentes. Les habitats présents dans ce contexte correspondent davantage à ceux occupés par l’espèce au Royaume-Uni (Falk & Lewington, 2015 ; Else & Edwards, 2018), dans l’ouest de la France (Mahé, 2015 ; Saguot & Mouquet, 2016) ou en Zélande (Pays-Bas). Par rapport à l’ensemble des bourdons, le bourdon des landes a une phénologie atypique avec un cycle très court et bivoltin. En effet les reines émergent très tôt au printemps et fondent très rapidement leur colonie. Ces colonies produisent des individus sexués dès le mois de mai. Il y a alors une seconde génération, laquelle produit des sexués au mois d’août.
Inquilinisme. Il n’y a pas de données fiables concernant l’inquilinisme de cette espèce dans la région étudiée.
Préférences florales. Les fleurs principales butinées par ce bourdon sont la myrtille (Vaccinium myrtillus), la callune (Calluna vulgaris), la bruyère à quatre angles (Erica tetralix), mais aussi les saules (Salix spp.), la bourdaine (Frangula alnus) et les pissenlits (Taraxacum spp).
Statuts. Dans la région on connaît 1 096 spécimens, soit 0,55 % de l’effectif total de bourdons. L’espèce constituait 0,5 % de l’effectif total avant 1950, elle a ensuite marqué une régression très marquée entre 1950 et 2000 où elle ne constituait que 0,09 % de l’effectif recensé. Cet effectif semble s’être reconstitué depuis 2000 et le bourdon des landes compte pour 0,74 % de l’effectif des bourdons de la zone. Ces fortes fluctuations d’abon-dance justifient son classement comme vulnérable (VU) en Belgique (Drossart et al., 2019). À l’échelle européenne, il est considéré comme étant de préoccupation mineure (LC - Nieto et al., 2014). Rasmont et al. (2015) montrent que l’espèce est fortement exposée au risque climatique (indice HR, « high climate change risk ») ce qui est cohérent avec la forte sensibilité de cette espèce boréale aux chocs thermiques (Zambra et al., submitted).

Maps

Pictures

photo  photo