Bombus pomorum

FR : Le bourdon fruitier ; NL: Limburgse hommel ; DE : Obsthumme

Author(s) : Morgane Folschweiller
Liste rouge européenne : VU ; Liste rouge de Belgique : RE ; Risque climatique : HHHR

Description. Le bourdon fruitier présente une robe fréquente chez les bourdons, en l’occurrence un pelage noir avec les tergites 3 à 6 rouges. Le tergite 3 est le plus fréquemment fortement entremêlé de noir au milieu. Les mâles ont une coloration identique sauf qu’ils présentent des poils gris entremêlés à l’avant et à l’arrière du thorax ainsi qu’aux tergites 1 et 2. Cette robe et la morphologie générale de l’animal le font ressembler aux autres bourdons de même coloration et particulièrement au bourdon rudéral (Bombus ruderarius). C’est particulièrement vrai pour les mâles chez lesquels la ressemblance est telle qu’il est nécessaire de vérifier la forme des genitalia (voir clé de Rasmont & Terzo, 2017).
Distribution. Le bourdon fruitier a une distribution entièrement incluse en Europe. Il s’étend à l’ouest depuis la Normandie jusqu’à l’Oural à l’est et au sud depuis les Balkans jusqu’au sud de la Suède au nord. Il est à remarquer que cette espèce est à peine représentée dans les îles britanniques et la péninsule scandinave et qu’elle est totalement absente du pourtour méditerranéen. Dans la zone étudiée, le bourdon fruitier était présent à peu près partout sans toutefois atteindre la côte. Les dernières observations de cette espèce datent de 1947 en Belgique (Trivières) et de 1951 en France (forêt de Guînes).
Écologie. Comme l’espèce a complètement disparu de nos régions, il n’est pas aisé de reconstituer ses préférences écologiques. Toutefois, les localités où elle était présente accueillaient aussi le bourdon velouté (Bombus confusus), le bourdon des friches (Bombus ruderatus) et le bourdon souterrain (Bombus subterraneus). On peut donc penser, comme pour ces espèces, que les milieux de prairies plus ou moins sèches piquetées de buissons constituaient ses paysages favoris. Il semblerait, d’après le professeur Reinig et nos propres données, que les femelles émergeaient tôt au printemps (en mars) et utilisaient alors les ressources disponibles, notamment les saules et arbres fruitiers. Ceci a peut-être un lien avec son nom latin signifiant « bourdon des pommiers ».
Inquilinisme. On sait peu de choses sur l’inquilinisme de cette espèce, mais on peut mentionner l’existence d’observations isolées du psithyre des champs (Bombus campestris) comme inquiline du bourdon fruitier.
Préférences florales. On n’a que peu d’observations de butinage dans la région, mais dans les pays limitrophes. les femelles de ce bourdon ont été observées en abondance sur les trèfles (Trifolium sp.) et sur d’autres Fabacées (Lotus sp., Anthyllis sp., Vicia sp…). Les mâles quant à eux sont fortement liés aux chardons (Cardueae).
Statuts. Un total de 244 spécimens a été observé dans la région. Toutefois, tous ces spécimens (sauf un) datent d’avant 1950, il y a ensuite un spécimen observé en 1951 et depuis l’espèce est éteinte localement. Sa régression est quasi totale, non seulement de la zone, mais aussi dans la plus grande partie de l’Europe et même dans des zones qui ont été moins transformées comme la région des Causses (Massif central, Aubrac, Larzac…). Le bourdon fruitier fréquentant de nombreux chardons, les pratiques d’échardonnage ne peuvent que lui être défavorables dans les régions où elle subsiste.
L’espèce est considérée comme régionalement éteinte (RE) en Belgique (Drossart et al., 2019) et comme vulnérable (VU) à l’échelle européenne (Nieto et al., 2014). De plus, d’après Rasmont et al. (2015) elle présente un risque extrêmement élevé face au changement climatique (HHHR, « Extremely high climate change risk »).

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